Summary: | Les textes inédits de Sony Labou Tansi proposent une réflexion sur l’histoire, et plus singulièrement sur celle du Kongo. Le souvenir du prestigieux royaume apparaît dès les premiers manuscrits, composés au début des années 1970. Loin d’être circonscrit aux écrits de jeunesse, le Kongo surgit sous de multiples formes dans le dédale des textes rédigés au cours des années suivantes. Cette fascination pousse l’écrivain dans une dynamique de recherche esthétique : comment évoquer cet illo tempore mythique sans sacrifier à une historicité convenue ? Comment inventer une écriture en mesure de rendre compte du fabuleux royaume ?L’analyse littéraire ne peut cependant faire fi du contexte politique dans lequel Sony Labou Tansi s’inscrit. Outre sa dimension historique et toponymique, Kongo est un ethnonyme dont l’auteur s’est réclamé. Celui-ci a revendiqué à de nombreuses reprises son appartenance à une identité kongo au point de s’être engagé, à la fin des années 1980, dans les rangs du MCDDI1. Ce discours identitaire et l’adhésion à un parti ethnique ont troublé l’image d’un auteur volontiers perçu comme un démocrate véritable. Est-il possible d’articuler le Kongo littéraire et le Kongo politique ? Le Kongo, dont l’ombre portée apparaît dans les manuscrits littéraires mais également dans les articles et les déclarations politiques, pourrait-il nous aider à saisir les enjeux de l’écriture protéiforme de Sony Labou Tansi ?
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