« Ces animaux qu’on appelle hommes ». Animalité et monstruosité chez Cyrano et Foigny
Au dix-septième siècle, la querelle de la « nouvelle philosophie », qui oppose Descartes à Gassendi, repose notamment sur la question, polémique, de la différenciation entre l’homme et l’animal. En effet, toute définition de l’animal engage aussi et parallèlement une réflexion sur l’homme. Les réper...
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Format: | Article |
Language: | English |
Published: |
Association des Professeur-e-s de Français des Universités et Collèges Canadiens (APFUCC)
2015-12-01
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Series: | Voix Plurielles |
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author | Alex Bellemare |
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description | Au dix-septième siècle, la querelle de la « nouvelle philosophie », qui oppose Descartes à Gassendi, repose notamment sur la question, polémique, de la différenciation entre l’homme et l’animal. En effet, toute définition de l’animal engage aussi et parallèlement une réflexion sur l’homme. Les répercussions de ce débat philosophique s’observent dans la littérature viatique au sens large, mais plus particulièrement dans sa variante libertine et antichrétienne. En misant sur l’indécision formelle du genre viatique, qui oscille entre fiction romanesque et réalité testimoniale, les récits de voyage libertins tirent philosophiquement profit du principe relativiste que le genre impose par définition. Or, la médiation de l’inconnu par le connu se manifeste de manière encore plus brutale lorsque le voyage s’effectue dans l’ailleurs utopique. De la même façon que le récit de voyage met à distance la culture du voyageur entrant en contact avec celle de l’autre, le discours sur l’animal reflète également le discours sur soi. Dans l’Autre monde (1657) de Cyrano de Bergerac et la Terre australe connue (1676) de Gabriel de Foigny, deux romans hybrides qui mêlent récits de voyage et discours utopique, la frontière qui sépare ontologiquement l’homme de la bête s’atténue et se trouble. En souterrain, toute une anthropologie libertine s’esquisse chez Cyrano et Foigny, qui correspond à une expression singulière du « moi ». |
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