« Il faut sauver notre pantalon ».La Première Guerre mondiale et le sentiment masculin d’inversion du rapport de domination

Par le port des armes réservé aux seuls hommes, la guerre est une mission virile assumée qui raffermit le stéréotype et la frontière entre les sexes. Progressivement, sous l’effet de la durée du conflit et de sa violence qui traumatise les hommes, le modèle masculin se délite. Les souffrances et les...

Full description

Bibliographic Details
Main Author: Jean-Yves Le Naour
Format: Article
Language:fra
Published: Association Paul Langevin 2001-06-01
Series:Cahiers d’histoire.
Subjects:
Online Access:https://journals.openedition.org/chrhc/1866
Description
Summary:Par le port des armes réservé aux seuls hommes, la guerre est une mission virile assumée qui raffermit le stéréotype et la frontière entre les sexes. Progressivement, sous l’effet de la durée du conflit et de sa violence qui traumatise les hommes, le modèle masculin se délite. Les souffrances et les frustrations accumulées par les combattants fondent alors, peu à peu, une misogynie dont l’intensité s’accroît en rapport avec le fantasme de l’émancipation féminine. Poussée jusqu’au sentiment d’émasculation, la souffrance des hommes en guerre, qui se sentent dévalorisés et dévirilisés, se prolonge douloureusement dans la mémoire des anciens combattants qui opposent un avant qui a fait son devoir à un home front féminin insouciant accusé d’avoir profité de la situation pour « pour faire la vie » et secouer sa tutelle naturelle.
ISSN:1271-6669
2102-5916