Le travail entre labeur et valeur : la corvée royale au XVIIIe siècle

Dans la seconde moitié du xviiie siècle, la corvée, ces journées de travail collectives gratuites dues à la société par les roturiers pour assurer notamment l’entretien des routes, fait l’objet d’un intense débat concernant sa légitimité. Partant des mots la désignant, cet article explore comment la...

Full description

Bibliographic Details
Main Author: Anne Conchon
Format: Article
Language:fra
Published: Association Paul Langevin 2009-09-01
Series:Cahiers d’histoire.
Subjects:
Online Access:https://journals.openedition.org/chrhc/1973
Description
Summary:Dans la seconde moitié du xviiie siècle, la corvée, ces journées de travail collectives gratuites dues à la société par les roturiers pour assurer notamment l’entretien des routes, fait l’objet d’un intense débat concernant sa légitimité. Partant des mots la désignant, cet article explore comment la corvée fut progressivement comprise comme une catégorie de travail, sa signification évoluant alors en lien avec la conceptualisation de ce dernier, notamment sous le rapport du salariat et de la propriété : si pour ses détracteurs, les Physiocrates notamment, la corvée n’était rien d’autre qu’un travail forcé, tout le monde ne la percevait pas ainsi. Si le débat fut vif, c’est également parce que la corvée était un objet en lien avec un certain ordre social, potentiellement remis en cause par l’émergence d’une catégorie de travail indépendante des sujets qui l’exercent, d’un travail abstrait considéré d’abord sous son rapport économique.
ISSN:1271-6669
2102-5916