Signes et artefacts.

Les opérations de requalification des centres des petites villes se sont multipliées depuis deux décennies. Cet article analyse comment le réaménagement des centres-villes s’inscrit dans un processus de patrimonialisation qui participe à une nouvelle conception de l’urbanité à travers une mise en sc...

Full description

Bibliographic Details
Main Author: Samuel Périgois
Format: Article
Language:deu
Published: Association Espaces Temps 2006-04-01
Series:EspacesTemps.net
Online Access:http://www.espacestemps.net/document1963.html
Description
Summary:Les opérations de requalification des centres des petites villes se sont multipliées depuis deux décennies. Cet article analyse comment le réaménagement des centres-villes s’inscrit dans un processus de patrimonialisation qui participe à une nouvelle conception de l’urbanité à travers une mise en scène des espaces centraux. Cette mise en scène des espaces publics passe par la multiplication de signes d’ancienneté. On peut distinguer des modalités différentes selon que les artefacts mobilisés renvoient à l’histoire du lieu, à des éléments hérités du passé et réinscrits dans l’espace ou qu’ils relèvent d’une ancienneté générique telle qu’elle s’est popularisée dans l’usage des mobiliers urbains « de style » — comme les candélabres « tradition » et bornes en fonte symbolisant l’appartenance à une urbanité d’apparence. Ce phénomène identitaire particulier vise à produire une urbanité, au moins physique. Cette artefactualisation amène à une redéfinition de la patrimonialisation. La tendance actuelle à la substitution d’« objets patrimoines » par des signes rappelant leur existence passée et les artefacts simulant de l’ancienneté et suscitant de l’historicité mobilisent les notions d’ambiance, d’esthétique et de « simulacre » selon le terme utilisé par Jean Baudrillard. La combinaison des références au patrimoine local et à l’ancien générique participe d’une mise en scène plus globale visant à inscrire le centre dans le temps long et à la production esthétique d’une néo-archéo urbanité « petite ville ». <br> Refitting operations of downtown areas of small cities have increased for two decades. This article analyzes how this restructuring falls under a process of “patrimonialisation” which takes part in a new design of “urbanity” through a setting in scene of central spaces. This setting in scene of public spaces finds expression in the multiplication of ancient signs. Some artefacts refer to the history of the place, with elements inherited from the past and registered in space; some others show a generic idea of the past as the widespread use of urban furniture tends to confirm — traditional lamppost and historical poles are the symbols of an urbanity of appearance. This phenomenon of identity construction aims at producing urbanity, at least physical. This “artefactualisation” brings to a redefinition of the “patrimonialisation”. The current trend to replace “inherited objects” by signs, which point out the pre-existence of these objects, and ancient past simulations refer to the concepts of atmosphere, aesthetics and “simulacra” according to the term used by Jean Baudrillard. The combination of “inherited objects” and ancient artefacts takes part in a setting in scene aiming at registering downtown areas in long time and creating aesthetic “neo-archeo” urbanity specific to small cities.
ISSN:1777-5477