The articular wrist complex in Miocene and Plio-Pleistocene African hominoids: anatomofunctional and morphometric comparative approach

Cette thèse avait pour objectif d’étudier la mise en place des spécialisations fonctionnelles de la main des hominidés pliocènes et de tester l’hypothèse de la terrestrialité à l’origine de la lignée hominidé. 115 os du poignet mio-pliocènes originaux, parmi lesquels 27 restaient à décrire, ont été...

Full description

Bibliographic Details
Main Author: Guillaume Daver
Format: Article
Language:English
Published: Société d'Anthropologie de Paris 2009-12-01
Series:Bulletins et Mémoires de la Société d’Anthropologie de Paris
Subjects:
Online Access:http://journals.openedition.org/bmsap/6597
Description
Summary:Cette thèse avait pour objectif d’étudier la mise en place des spécialisations fonctionnelles de la main des hominidés pliocènes et de tester l’hypothèse de la terrestrialité à l’origine de la lignée hominidé. 115 os du poignet mio-pliocènes originaux, parmi lesquels 27 restaient à décrire, ont été comparés à 392 spécimens ostéologiques de poignets d’anthropoïdes actuels. 14 poignets de cadavres d’anthropoïdes non humains ont été également analysés. Une approche transdisciplinaire a été conduite d’abord à l’aide de radiographies (n = 10), de dissections (n =14) et d’observations morphologiques (n = 392) puis à l’aide de la morphométrie géométrique 3D appliquée à l’étude des os du complexe fonctionnel capitatum-hamatum (n[capitatum] = 245 ; n[hamatum] = 222 ; n[capitatum fossiles] = 10 ; n[hamatum fossiles] = 6). Ainsi, j’ai montré que pour les mouvements de flexion-extension du poignet, les hominoïdes actuels, à l’image des autres anthropoïdes, présentaient une plus grande mobilité médio-carpienne qu’antébrachio-carpienne. Toutefois, pour les mouvements de déviation radioulnaire, Homo, Gorilla et Pongo présentent plus de mobilité antébrachio-carpienne que les autres anthropoïdes en raison de leur processus styloïde ulnaire atrophié. Par ailleurs, les tissus mous stabilisateurs de la mécanique carpienne (ligaments et tendons) sont associés à des marqueurs ostéologiques liés aux postures des mains (quadrupédie et suspension). L’analyse morphométrique géométrique tridimensionnelle a mis en évidence que la conformation de chacun des os était liée i) soit aux différents types de saisie de force pratiquées par les anthropoïdes, ii) soit à leur comportement de suspension et de quadrupédie. D’un point de vue paléobiologique, j’ai proposé de nouvelles interprétations fonctionnelles des os du poignet, replacées dans le cadre fonctionnel de l’ensemble du squelette locomoteur des hominoïdes mio-plio-pléistocènes africains. Au moins quatre types de palmigradie arboricole ont probablement coexisté au Miocène. Une tendance à la terrestrialité se confirme au Miocène moyen chez Equatorius qui aurait pu pratiquer une forme de digitigradie ou de knuckle-walking. La main des hominidés pliocènes devait être utilisée dans une saisie de force intégrant une opposition du pouce comme chez Homo, exploitée soit dans un grimper, soit dans la manipulation et la fabrication d’outils. D’un point de vue évolutif, ce travail a notamment mis en évidence : i) une mise en place précoce (Miocène ancien) des spécialisations morpho-fonctionnelles propres aux hominoïdes actuels, ii) des caractères communs partagés par les hominidés pliocènes et miocènes, iii) une émergence tardive des spécialisations fonctionnelles du poignet Homo, probablement héritées d’un ancêtre arboricole.
ISSN:1777-5469