Living for the Dead in Henry James’s "Maud-Evelyn"

Dans "Maud-Evelyn" (1900), Henry James met en scène l’improbable mariage d’un aristocrate anglais désargenté et d’un fantôme. Décédée alors qu’elle n’était encore qu’une enfant, Maud-Evelyn Dedrick se voit offrir, par ses parents endeuillés, une vie posthume dont le point culminant est son...

Full description

Bibliographic Details
Main Author: Thomas Constantinesco
Format: Article
Language:English
Published: Presses Universitaires du Midi 2016-09-01
Series:Caliban: French Journal of English Studies
Subjects:
Online Access:https://journals.openedition.org/caliban/5558
_version_ 1797311041224310784
author Thomas Constantinesco
author_facet Thomas Constantinesco
author_sort Thomas Constantinesco
collection DOAJ
description Dans "Maud-Evelyn" (1900), Henry James met en scène l’improbable mariage d’un aristocrate anglais désargenté et d’un fantôme. Décédée alors qu’elle n’était encore qu’une enfant, Maud-Evelyn Dedrick se voit offrir, par ses parents endeuillés, une vie posthume dont le point culminant est son union avec Marmaduke. Parvenus ainsi à trouver un héritier à qui transmettre leur immense fortune, M. et Mme Dedrick meurent à leur tour, bientôt suivis par Marmaduke qui laisse in fine son héritage entre les mains de son amie et confidente, Lavinia. La vie imaginaire de Maud-Evelyn aura donc d’abord servi à perpétuer la fortune familiale : toujours déjà absente, celle-ci apparaît comme la femme idéale et semble conforter la logique nécrophile qui sous-tend l’économie patriarcale de l’Angleterre victorienne. La revenance de cet étrange fantôme génère cependant une série de troubles dans le genre qui viennent contrarier la dynamique héréditaire censée régir la circulation des richesses pour lui substituer un modèle de transmission que l’on pourrait qualifier de queer. Dans l’un et l’autre cas toutefois, la lecture vise la mise au jour d’un secret supposément dissimulé dans les plis du récit et l’interprétation postule que l’absence est le signe paradoxal d’une présence cachée. Or la structure du conte empêche cette herméneutique du soupçon en même temps qu’elle l’encourage en ne cessant pas de différer l’accès aux "trésors extraordinaires" accumulés en mémoire de Maud-Evelyn qu’il ne nous sera jamais donné de contempler. Pour finir, c’est la "légende" de Maud-Evelyn elle-même, l’idée d’une absence toujours présente, qui prend la forme d’un quasi-objet au gré de sa circulation entre les personnages, le narrateur et le lecteur.
first_indexed 2024-03-08T01:52:50Z
format Article
id doaj.art-4af56509d04243d7b641ab976900323e
institution Directory Open Access Journal
issn 2425-6250
2431-1766
language English
last_indexed 2024-03-08T01:52:50Z
publishDate 2016-09-01
publisher Presses Universitaires du Midi
record_format Article
series Caliban: French Journal of English Studies
spelling doaj.art-4af56509d04243d7b641ab976900323e2024-02-14T09:26:03ZengPresses Universitaires du MidiCaliban: French Journal of English Studies2425-62502431-17662016-09-0156415410.4000/caliban.5558Living for the Dead in Henry James’s "Maud-Evelyn"Thomas ConstantinescoDans "Maud-Evelyn" (1900), Henry James met en scène l’improbable mariage d’un aristocrate anglais désargenté et d’un fantôme. Décédée alors qu’elle n’était encore qu’une enfant, Maud-Evelyn Dedrick se voit offrir, par ses parents endeuillés, une vie posthume dont le point culminant est son union avec Marmaduke. Parvenus ainsi à trouver un héritier à qui transmettre leur immense fortune, M. et Mme Dedrick meurent à leur tour, bientôt suivis par Marmaduke qui laisse in fine son héritage entre les mains de son amie et confidente, Lavinia. La vie imaginaire de Maud-Evelyn aura donc d’abord servi à perpétuer la fortune familiale : toujours déjà absente, celle-ci apparaît comme la femme idéale et semble conforter la logique nécrophile qui sous-tend l’économie patriarcale de l’Angleterre victorienne. La revenance de cet étrange fantôme génère cependant une série de troubles dans le genre qui viennent contrarier la dynamique héréditaire censée régir la circulation des richesses pour lui substituer un modèle de transmission que l’on pourrait qualifier de queer. Dans l’un et l’autre cas toutefois, la lecture vise la mise au jour d’un secret supposément dissimulé dans les plis du récit et l’interprétation postule que l’absence est le signe paradoxal d’une présence cachée. Or la structure du conte empêche cette herméneutique du soupçon en même temps qu’elle l’encourage en ne cessant pas de différer l’accès aux "trésors extraordinaires" accumulés en mémoire de Maud-Evelyn qu’il ne nous sera jamais donné de contempler. Pour finir, c’est la "légende" de Maud-Evelyn elle-même, l’idée d’une absence toujours présente, qui prend la forme d’un quasi-objet au gré de sa circulation entre les personnages, le narrateur et le lecteur.https://journals.openedition.org/caliban/5558Henry Jameseconomy"Maud-Evelyn"deathghostmarriage
spellingShingle Thomas Constantinesco
Living for the Dead in Henry James’s "Maud-Evelyn"
Caliban: French Journal of English Studies
Henry James
economy
"Maud-Evelyn"
death
ghost
marriage
title Living for the Dead in Henry James’s "Maud-Evelyn"
title_full Living for the Dead in Henry James’s "Maud-Evelyn"
title_fullStr Living for the Dead in Henry James’s "Maud-Evelyn"
title_full_unstemmed Living for the Dead in Henry James’s "Maud-Evelyn"
title_short Living for the Dead in Henry James’s "Maud-Evelyn"
title_sort living for the dead in henry james s maud evelyn
topic Henry James
economy
"Maud-Evelyn"
death
ghost
marriage
url https://journals.openedition.org/caliban/5558
work_keys_str_mv AT thomasconstantinesco livingforthedeadinhenryjamessmaudevelyn