La philosophie de Rorty, un paradigme de la pensée américaine ?
Proche à bien des égards de la pensée d’auteurs qui, en France se situent dans le sillage des réflexions de Tocqueville, Rorty semble aller plus loin. Il voit dans la sécularisation non pas simplement un mouvement qui se déroule, mais un parti pris qu’il s’agit de faire valoir comme proprement libér...
Main Author: | |
---|---|
Format: | Article |
Language: | fra |
Published: |
Nantes Université
2008-06-01
|
Series: | Recherches en Éducation |
Subjects: | |
Online Access: | http://journals.openedition.org/ree/3991 |
_version_ | 1797666972200075264 |
---|---|
author | Brigitte Frelat-Kahn |
author_facet | Brigitte Frelat-Kahn |
author_sort | Brigitte Frelat-Kahn |
collection | DOAJ |
description | Proche à bien des égards de la pensée d’auteurs qui, en France se situent dans le sillage des réflexions de Tocqueville, Rorty semble aller plus loin. Il voit dans la sécularisation non pas simplement un mouvement qui se déroule, mais un parti pris qu’il s’agit de faire valoir comme proprement libéral. C’est en cela que la pensée de Rorty a peut-être quelque mal à être prise ici, « chez nous » pour ce qu’elle est ; qu’elle se trouve souvent dénaturée parce qu’on la présente par le détail. Du coup on manque ce qui en constitue la radicalité, à savoir l’unité systématique de l’appareil théorique qui est mis en œuvre. Car la caractérisation de la pensée de Rorty tient à l’effort constant qu’il met en œuvre pour déployer le lien entre philosophie de la connaissance et philosophie politique. En explicitant les diverses expressions de la pensée « spéculaire », Rorty nous invite à un réquisitoire sans appel de la pensée des modernes. On s’attachera dans cet article à l’énoncé de quelques traits marquants de cette remise en question du fondement sur lequel s’est édifiée la vision de l’éducation scolaire en France. On analysera plus particulièrement ce qu’emporte l’élimination de tout extérieur et supérieur qui puisse dans un même élan justifier le savoir et constituer la communauté des citoyens. Car, si l’on prend au sérieux la pensée de Rorty, c’est bien le socle même sur lequel nous construisons notre action éducative qui se trouve ébranlé. Mais dans ces conditions aussi la radicalité de la critique nous invite à interroger le pragmatisme comme conséquence inéluctable de la sécularisation démocratique. |
first_indexed | 2024-03-11T20:07:21Z |
format | Article |
id | doaj.art-52089ba5170042cd8215acc9ab4696c4 |
institution | Directory Open Access Journal |
issn | 1954-3077 |
language | fra |
last_indexed | 2024-03-11T20:07:21Z |
publishDate | 2008-06-01 |
publisher | Nantes Université |
record_format | Article |
series | Recherches en Éducation |
spelling | doaj.art-52089ba5170042cd8215acc9ab4696c42023-10-03T13:20:42ZfraNantes UniversitéRecherches en Éducation1954-30772008-06-01510.4000/ree.3991La philosophie de Rorty, un paradigme de la pensée américaine ?Brigitte Frelat-KahnProche à bien des égards de la pensée d’auteurs qui, en France se situent dans le sillage des réflexions de Tocqueville, Rorty semble aller plus loin. Il voit dans la sécularisation non pas simplement un mouvement qui se déroule, mais un parti pris qu’il s’agit de faire valoir comme proprement libéral. C’est en cela que la pensée de Rorty a peut-être quelque mal à être prise ici, « chez nous » pour ce qu’elle est ; qu’elle se trouve souvent dénaturée parce qu’on la présente par le détail. Du coup on manque ce qui en constitue la radicalité, à savoir l’unité systématique de l’appareil théorique qui est mis en œuvre. Car la caractérisation de la pensée de Rorty tient à l’effort constant qu’il met en œuvre pour déployer le lien entre philosophie de la connaissance et philosophie politique. En explicitant les diverses expressions de la pensée « spéculaire », Rorty nous invite à un réquisitoire sans appel de la pensée des modernes. On s’attachera dans cet article à l’énoncé de quelques traits marquants de cette remise en question du fondement sur lequel s’est édifiée la vision de l’éducation scolaire en France. On analysera plus particulièrement ce qu’emporte l’élimination de tout extérieur et supérieur qui puisse dans un même élan justifier le savoir et constituer la communauté des citoyens. Car, si l’on prend au sérieux la pensée de Rorty, c’est bien le socle même sur lequel nous construisons notre action éducative qui se trouve ébranlé. Mais dans ces conditions aussi la radicalité de la critique nous invite à interroger le pragmatisme comme conséquence inéluctable de la sécularisation démocratique.http://journals.openedition.org/ree/3991pedagogy: methods and toolsphilosophy of educationpedagogy: theories and history |
spellingShingle | Brigitte Frelat-Kahn La philosophie de Rorty, un paradigme de la pensée américaine ? Recherches en Éducation pedagogy: methods and tools philosophy of education pedagogy: theories and history |
title | La philosophie de Rorty, un paradigme de la pensée américaine ? |
title_full | La philosophie de Rorty, un paradigme de la pensée américaine ? |
title_fullStr | La philosophie de Rorty, un paradigme de la pensée américaine ? |
title_full_unstemmed | La philosophie de Rorty, un paradigme de la pensée américaine ? |
title_short | La philosophie de Rorty, un paradigme de la pensée américaine ? |
title_sort | la philosophie de rorty un paradigme de la pensee americaine |
topic | pedagogy: methods and tools philosophy of education pedagogy: theories and history |
url | http://journals.openedition.org/ree/3991 |
work_keys_str_mv | AT brigittefrelatkahn laphilosophiederortyunparadigmedelapenseeamericaine |