Summary: | Résumé Pour des raisons méthodologiques, la sociologie entretient une relation plutôt distante avec la littérature. En tant que discipline scientifique, la sociologie doit définir ses objets sur la base de « propriétés inhérentes » (Durkheim). Y aurait-il une littérarité (Literarnost), telle que proposée par Jakobson ? Évidemment pas. La même chose s’applique à la fictionalité. La sociologie, par conséquent, préfère aborder son objet de façon détournée, pour aborder la « littérature » par son environnement : auditoires, critiques, politiques éditoriales, lecture. Cet article analyse quelques raisons historiques et épistémologiques d’une telle stratégie, qui évite d’aborder le noyau même de la littérature : la confrontation de différents mondes fictifs dans le texte et dans la lecture. Selon la théorie de la fiction, si la sociologie doit comprendre les forces qui transforment le statut actuel de la société, elle devrait accorder plus d’attention aux processus symboliques qui se produisent dans l’expérience littéraire, une activité qui permet à tous de se confronter des situations et des valeurs possibles (fictifs) et, par conséquent, symbolise un monde social différent possible.
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