Les complications du numérique

Que ce soit à travers le développement continu des images du jeu vidéo, la réalité virtuelle, la réalité augmentée, ou le métavers, constitué de pièces et de paysages, que s’emploie à bâtir Mark Zuckerberg, le numérique interroge les typologies qu’avait dressées la phénoménologie de Edmund Husserl p...

Full description

Bibliographic Details
Main Author: Elsa Boyer
Format: Article
Language:fra
Published: MSH Paris Nord
Series:Appareil
Subjects:
Online Access:https://journals.openedition.org/appareil/7109
Description
Summary:Que ce soit à travers le développement continu des images du jeu vidéo, la réalité virtuelle, la réalité augmentée, ou le métavers, constitué de pièces et de paysages, que s’emploie à bâtir Mark Zuckerberg, le numérique interroge les typologies qu’avait dressées la phénoménologie de Edmund Husserl pour penser les différents actes de perception. À tel point qu’il pourrait sembler tout à fait infructueux de mobiliser cette tradition phénoménologique pour penser nos régimes d’images contemporains. Pourtant, force est de constater que ces questions n’étaient pas absentes des développements de Husserl. Bien au contraire, c’était déjà à travers les nouvelles technologies d’images de son époque que Husserl s’efforçait, dans certains de ses textes, d’explorer les limites de son édifice phénoménologique. Si bien que notre rapport actuel aux images se situe, en partie du moins, dans le prolongement des cas limites et complications que Husserl percevait tout en les laissant en suspens. Ces complications de la perception prennent aujourd’hui un tour de plus en plus politique, au moment où le développement des intelligences artificielles dans le champ du texte et de l’image interrogent nos pratiques, leurs gestes, leurs rythmes et leurs économies. Ce sont donc à la fois les glissements dans nos modes de perception et les glissements dans la conception des formes du travail, leurs rapports à l’intimité et au loisir que le numérique nous enjoint de saisir.
ISSN:2101-0714