Suivi du comportement sexuel chez 3 espèces de primates non-humains du genre Nomascus

Cette étude s’inscrit dans un suivi à long terme des effets d’un contraceptif progestatif sur le comportement reproducteur. Peu de données étant disponibles, un suivi de la reproduction, au préalable de l’implantation, est donc essentiel afin de définir des indicateurs comportementaux. Un échantillo...

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Bibliographic Details
Main Authors: Virgile Manin, Brice Lefaux, Benoît Quintard, Sandra Avril
Format: Article
Language:English
Published: Société Francophone de Primatologie 2016-01-01
Series:Revue de Primatologie
Subjects:
Online Access:http://journals.openedition.org/primatologie/2546
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description Cette étude s’inscrit dans un suivi à long terme des effets d’un contraceptif progestatif sur le comportement reproducteur. Peu de données étant disponibles, un suivi de la reproduction, au préalable de l’implantation, est donc essentiel afin de définir des indicateurs comportementaux. Un échantillonnage par individu focal et un suivi hormonal sont effectués de manière concomitante sur 3 groupes de primates non-humains du genre Nomascus (N. siki, N. leucogenys et N. gabriellae). Les groupes sont constitués respectivement de (1) 1 mâle et sa progéniture : une femelle adulte, un mâle subadulte et un jeune ; (2) un mâle adulte, une femelle adulte et sa progéniture femelle adulte ; (3) un couple d’adultes, une femelle subadulte et un jeune. Le suivi comportemental, se déroulant sur 3 h, 15 minutes par individu, 5 jours par semaine de février à avril 2015, vise à repérer des différences dans le comportement de la femelle au cours du temps et si les variations observées sont en relation avec les variations hormonales. Au cours de ces 123 heures 45 minutes d'observations, des comportements sexuels ont pu être observés chez 2 des 3 groupes de Nomascus durant les 9 semaines d’observations. Au sein du groupe leucogenys, la plus jeune femelle émet 64 invitations et 1 accouplement tandis que la seconde émet 10 invitations et 1 présentation. Aucune différence significative dans le comportement n’est observée pour la femelle du groupe leucogenys. De plus il semble que l’émission des comportements reproducteurs n'est pas dépendante du niveau hormonal (corrélation de Spearman). Chez le groupe gabriellae, les deux femelles ont exprimé des comportements sexuels, 30 invitations et 10 accouplements et 3 présentations ont été émis par la femelle suivie hormonalement. La femelle subadulte a effectué 3 présentations. Il n’y a pas de différence significative dans le nombre ou la durée des interactions émises par la femelle N. gabriellae ni en fonction du temps ni en fonction du récepteur, cependant, la femelle interagit significativement plus (fréquence et durée) avec le mâle durant 3 des 9 semaines que le reste du temps (test de wilcoxon, p = 0,02268 et p = 0,001745). C’est lors de ces 3 semaines que les comportements reproducteurs ont été observés. L’expression des comportements reproducteurs n’est pas indépendante des niveaux hormonaux (corrélation de Spearman, p = 4,065.10-4). Au regard des résultats, il existe une indépendance relative entre les comportements reproducteurs et le contrôle hormonal. Il semble donc important de dissocier les comportements sexuels reproducteurs et sociaux. Un suivi comportemental de la reproduction est possible par l’observation de comportements sexuels discriminants. Cependant ces résultats sont à relativiser, car les observations n’ont porté que sur 5 % de la durée totale d’un cycle. De plus les comportements sexuels sont de courte durée et peuvent facilement échapper à l’observateur. Enfin un faible nombre de femelles et de cycles suivis (n = 2) ne permet pas de s’affranchir des variations individuelles. Pour cela il est nécessaire d’augmenter l’échantillonnage de femelles et de cycles.Je souhaite remercier l’ensemble des soigneurs du Parc zoologique et botanique de Mulhouse en particulier les soigneurs des secteurs lémuriens, le Dr J. Y. Georges pour son aide dans l’analyse des données et son savoir-faire.
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