Prise en charge des patients diabétiques au cours du jeûne du Ramadan: application des recommandations internationales en pratique clinique

Le jeûne n´est pas sans risques chez les patients diabétiques. L´objectif de notre étude est d´évaluer l´impact du jeûne chez une cohorte de patients diabétiques ayant bénéficié d´une préparation au jeûne avec ajustement des traitements selon les recommandations de l´association américaine du diabèt...

Full description

Bibliographic Details
Main Authors: Saloua Elamari, Siham Elaziz, Asmaa Chadli, Ahmed Farouqi
Format: Article
Language:English
Published: The Pan African Medical Journal 2020-08-01
Series:The Pan African Medical Journal
Subjects:
Online Access: https://www.panafrican-med-journal.com/content/article/36/316/pdf/316.pdf
Description
Summary:Le jeûne n´est pas sans risques chez les patients diabétiques. L´objectif de notre étude est d´évaluer l´impact du jeûne chez une cohorte de patients diabétiques ayant bénéficié d´une préparation au jeûne avec ajustement des traitements selon les recommandations de l´association américaine du diabète (ADA) en 2010. Il s´agit d´une étude prospective de cohorte menée en 2014, incluant des patients diabétiques désirants jeûné au cours du mois de Ramadan consentant pour participer à l´étude. Nous avons exclu les patients considérés comme à très haut risque selon la classification de l´ADA. Les patients ont bénéficié d´une consultation avant le mois du ramadan (J0) comprenant éducation et ajustement du traitement, suivi d´une consultation au cours du ramadan (J7) puis à J30 et à J60. Notre étude a inclus 34 patients, dont 60% sont des femmes, d´âge moyen de 50,4 ans avec une ancienneté moyenne du diabète de 6,2 ans et un IMC moyen de 27,83 kg/m2. Les ajustements thérapeutiques réalisés (J0) étaient une diminution de la dose de sulfamides hypoglycémiants (SH) et la mise sous gliptine chez les patients à risque hypoglycémique, ainsi qu´une répartition de la dose de metformine. Au cours de la première semaine (J7), deux patients ont présenté une hypoglycémie inférieur à 0,7g/l avant la rupture du jeûne, 38% de l´échantillon ont présenté une hyperglycémie 2g/l après la rupture du jeûne. Nous avons noté des erreurs diététiques chez 15% des patients. L´ajustement à (J7) a consisté à adapter la dose du SH ou à ajouter une gliptine. Aucun patient n´a présenté d´hyperglycémie majeure, de cétose ou d´hypoglycémie grave. Une patiente a présenté une ACFA sur cardiopathie ischémique méconnu avec arrêt du jeûne. Trois patients ont arrêté le jeûne entre J15 et J20 devant une asthénie intense sans déséquilibre glycémique. La moyenne d´HBA1C chez les patients après le jeûne était de 7,10 versus 6,8% avant le jeûne (p=0.42). Les facteurs significativement associés au déséquilibre glycémique après le jeûne avec des HBA1C à 8% étaient principalement les taux d´HBA1C de départ (p=0.002), l´absence d´autosurveillance (p=0.01), et l´ancienneté du diabète (p=0.06). Une bonne évaluation du niveau de risque du patient, une éducation thérapeutique, une autosurveillance glycémique et un ajustement du traitement selon les recommandations internationales, permettent aux patients diabétiques musulmans de diminuer le risque lié au jeûne. Néanmoins une consultation au cours du ramadan (J7) permet une correction des erreurs diététiques et un ajustement thérapeutique si cela est nécessaire.
ISSN:1937-8688
1937-8688