Summary: | La restriction temporaire de l'ingestion du lapin après son sevrage est maintenant une stratégie d'alimentation couramment employée en cuniculture. L'objet de cette synthèse est de présenter les différents effets d'une limitation de l'ingestion sur la santé, la physiologie digestive et l'efficacité alimentaire du lapin en croissance. Même si une restriction alimentaire conduit à une croissance plus lente, ces stratégies sont désormais utilisées par plus de 85% des éleveurs français. En effet, elles permettent de réduire les risques de mortalité et de morbidité post-sevrage par troubles digestifs, par exemple par l'entéropathie épizootique du lapin. De plus, la conversion alimentaire est améliorée, plus particulièrement lorsque les lapins sont de nouveau alimentés librement, en raison d'une importante croissance compensatrice. Cette meilleure efficacité alimentaire est associée à un transit plus lent et à une meilleure digestion, bien qu'on observe des interactions avec la composition chimique de l'aliment. La physiologie digestive est par ailleurs peu modifiée, en particulier la morphométrie de la muqueuse intestinale, l’activité fermentaire et le microbiote caecal. La qualité de la viande est peu affectée par la restriction alimentaire, alors qu'on observe une baisse de l'état d'engraissement des carcasses et une légère dégradation du rendement à l'abattage. Les effets d'une limitation de l'ingestion sur le comportement et le bien-être animal sont discutés, sachant que le jeune lapin présente une adaptation très rapide aux stratégies de restriction. Ainsi, les stratégies de restriction peuvent améliorer la rentabilité de l'atelier cunicole, mais elles doivent être adaptées à chaque situation d'élevage.
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