Élevage intensif des ovins tropicaux à la Martinique

Les principales zones d’élevage de la Martinique reçoivent moins de 2 m d’eau par an, avec une saison sèche marquée. La zone d’élevage la plus importante est située sur le Périmètre Irrigué du Sud-Est (PISE : 10 % de la SAU de l’île). L’objectif général de la Station d’Essais en Cultures Irriguées...

Full description

Bibliographic Details
Main Authors: M. MAHIEU, G. AUMONT, G. ALEXANDRE
Format: Article
Language:fra
Published: Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement (INRAE) 1997-02-01
Series:INRAE Productions Animales
Online Access:https://productions-animales.org/article/view/3974
Description
Summary:Les principales zones d’élevage de la Martinique reçoivent moins de 2 m d’eau par an, avec une saison sèche marquée. La zone d’élevage la plus importante est située sur le Périmètre Irrigué du Sud-Est (PISE : 10 % de la SAU de l’île). L’objectif général de la Station d’Essais en Cultures Irriguées (SECI), qui dépend du Conseil Général de la Martinique, est de mettre à la disposition des agriculteurs et éleveurs du PISE des techniques adaptées à l’environnement technico-économique local. La SECI étudie depuis une quinzaine d’année, avec le soutien scientifique et technique de l’INRA, l’élevage des moutons de la population ovine à poil locale, en conditions intensives (irrigation des pâtures, système de reproduction à 3 luttes par an…). Les premières études (1981-1985) ont montré la capacité des ovins locaux à répondre à l’intensification de la production fourragère par l’irrigation : augmentation de la production individuelle des brebis de 50 %, du chargement de 300 %. La marge brute supplémentaire apportée par l’intensification était de l’ordre de 12 000 F/ha. Entre 1987 et 1992 nous avons évalué la possibilité d’utiliser le Cynodon nlemfuensis (C.n.) comme alternative au Digitaria decumbens (D.d.). L’analyse des performances d’élevage a démontré la supériorité du D.d. sur le C.n. pour la production ovine (2,25 vs 1,61 agneaux sevrés par brebis et par an, 1250 vs ; 966 kg vif sevrés par ha et par an). Si les taux de reproduction (fertilité 88 vs 85%, prolificité 180 %) ne diffèrent pas significativement, la mortalité des agneaux au sevrage est doublée (10,4 vs 22,3 %), et les performance de croissance sont diminuées (GMQ 10-30 : 175 vs 147 g/j  GMQ 30-70 : 137 vs 120 g/j), pour D.d et C.n., respectivement. La longévité des brebis sur C.n. a aussi fortement diminué à partir de la seconde année d’expérimentation, l’âge moyen du troupeau passant de 4 à 3 ans. La mesure de la production laitière des brebis mères de jumeaux confirme l’intérêt de D.d. production 0-30 j : 47,6 vs 39,0 kg de lait ; production 0-70 j : 87,1 vs 71,7 kg de lait, pour D.d. et C.n., respectivement. Cependant l’analyse montre que les différences de production laitière exprimées par les mères n’expliquent pas toutes les différences de croissance des agneaux liées au fourrage, et qui pourraient aussi être dues à un parasitisme plus intense, à des dépenses d’énergie de déplacement plus importantes, à une consommation d’herbe plus faible, voire à une toxicité du C.n. signalée par quelques auteurs.
ISSN:2824-3633