Summary: | Chez Charles Chaplin, tout est excès. Le plus grand maître du muet et qui était contre le parlant a terminé sa carrière en écrivant un gros livre sur-lui-même: My Autobiography, un best-seller. De fait, toute sa production cinématographique a une dimension extrêmement autobiographique. C’est manifeste avec Limelight, qui met en scène un clown renommé jadis, qui ne fait plus rire. C’était le drame de Chaplin chenu qui, ayant atteint la limite d’âge, ne pouvait plus faire Charlot, man-child. Et dans ce film parlant de 1952, il ose, comme nul cinéaste, avouer, en gros plan, au monde entier, sa tragédie personnelle: le «Roi du rire» n’était plus très comique. Néanmoins, dans sa production du temps du muet, on ressentait déjà en 1921 The Kid, comme autobiographique, par l’évocation de son enfance dans les taudis. Après tout, Charlot, apparemment si différent de Chaplin, en exprime le moi peut-être le plus archaïque, son premier moi traumatisé. En tout cas, si ce qui caractérise son art est l’économie de moyen dans la gestuelle comme dans la narration, il n’hésite pas à tourner d’innombrables fois une scène jusqu’à ce qu’elle soit parfaite, voire épurée. De l’hyperbole à la litote, tout chez lui est superlatif.
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