Quelles perspectives pour les filières laitières de montagne après la suppression des quotas laitiers ? Une approche en termes de régime de concurrence

La production laitière de montagne rassemble 22% des producteurs et 15% des volumes nationaux. Toutefois, les contraintes pédoclimatiques,la pente et l’éloignement engendrent des surcoûts de production et de collecte du lait. Or, la suppression des quotas, et donc la fin de l’ancrage des volumes à...

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Bibliographic Details
Main Authors: M. DERVILLÉ, G. ALLAIRE
Format: Article
Language:fra
Published: Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement (INRAE) 2014-04-01
Series:INRAE Productions Animales
Online Access:https://productions-animales.org/article/view/3051
Description
Summary:La production laitière de montagne rassemble 22% des producteurs et 15% des volumes nationaux. Toutefois, les contraintes pédoclimatiques,la pente et l’éloignement engendrent des surcoûts de production et de collecte du lait. Or, la suppression des quotas, et donc la fin de l’ancrage des volumes à l’échelle des départements, exposent plus directement ces systèmes à la concurrence des systèmes laitiers de plaine. Leur pérennité s’en trouve menacée. Un cadre économique d’analyse, multi-niveaux et multi-acteurs, du fonctionnement des marchés laitiers est développé pour analyser la diversité des enjeux d’adaptation post-quotas en montagne. En combinant études de cas et analyse statistique, 43 territoires, regroupés en quatre principaux ensembles sont distingués et cartographiés. Dans les montagnes « à AOP fortes », la réputation des produits et les dispositifs de coordination spécifiques atténuent l’impact de la libéralisation. Dans les zones « à potentiel AOP », l’enjeu d’adaptation repose sur l’activation des ressources spécifiques et sur leur réappropriation par les éleveurs. Pour les montagnes génériques, les dispositifs de coordination pouvant permettre d’ancrer la production restent à construire. Enfin, dans les zones génériques peu denses, les possibilités de réponse collective sont compromises. L’établissement de nouveaux dispositifs de coordination favorisant la différenciation et la stabilité des marchés demande du temps et des investissements matériels et immatériels conséquents. Il y a donc urgence pour les professionnels et pour l’acteur public à investir dans le développement de capacités d’innovation à l’échelle des territoires.
ISSN:2824-3633