Summary: | Cet article examine la pensée historiographique d’Ambrosio de Morales et de l’Inca Garcilaso de la Vega (Espagne, XVIe siècle). Des spécialistes ont souligné le sentiment « nationaliste » et religieux dans l’écriture de l’histoire de Morales ainsi que dans celle de Garcilaso de la Vega. Il s’agira d’approfondir ici notre compréhension des liens serrés entre théologie politique et connaissance « scientifique » et de réviser, par conséquent, la traditionnelle opposition entre l’interprétation théologique des scolastiques et la méthode critique des humanistes. En suivant une méthode d’analyse historico-philosophique des sources, je cherche à illustrer dans quelle mesure ces érudits entendaient les notions de « connaissance » et de « vérité » historique. Quels en étaient leurs « fondements » ? Le mythe, l’opinion ou une méthode dialectico-démonstrative ? Nous analyserons particulièrement la notion de « fundamento » chez Morales et Garcilaso ainsi que dans les manuscrits de Juan Páez de Castro.
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