Summary: | Les nombreux rebondissements de ce véritable roman à suspense qu’est la Primera crónica anónima de Sahagún font que cette narration se prête particulièrement aux affects qu’offre l’écriture des chroniques castillanes rédigées à partir du XIIIe siècle. L’abbé du monastère de Sahagún, véritable héros christique du récit, traverse et surmonte des épreuves plus insupportables les unes que les autres, lesquelles éveillent les émotions du lecteur-auditeur et renforcent son identification et son adhésion avec le malheureux clerc. La domination réelle et symbolique du monastère sur ses dépendants semble bien être le véritable enjeu de ce récit de Sahagún. Le chroniqueur réussit-il à imposer à ses lecteurs son point de vue fondé sur le pathos ? C’est à cette question que nous tenterons de répondre dans la présente communication.
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