Summary: | Cet article étudie les différents éléments qui matérialisaient la frontière établie entre l’empereur et le commun des mortels dans l’Antiquité tardive, entre le ive et le vie siècle, en particulier dans le cadre du cérémonial de la cour impériale. L’importance accrue du cadre palatial établissait une dichotomie entre intérieur et extérieur, et multipliait les seuils qui séparaient le souverain de ses sujets. Les gardes du corps omniprésents constituaient eux aussi une limite tangible, mais mobile, autour de l’empereur dont ils assuraient la sécurité tout en participant de Sa Majesté. Enfin, la pourpre impériale établissait une dernière barrière autour du corps du souverain, tout en étant l’interface permettant d’approcher le caractère sacré de son pouvoir lors de la cérémonie de l’adoratio. L’association des réalités matérielles, de la rhétorique de la sacralité et des pratiques rituelles brouillait les limites entre l’image et la réalité, et faisait de l’empereur lui-même un être-frontière, appartenant à la fois au monde terrestre et au monde céleste.
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