Conjuration cartésienne et démons cybernétiques
Le milieu technique moderne serait le règne du dualisme (sujet-objet, corps-esprit, dedans-dehors…). C’est de ce lieu commun que part cette enquête, pour montrer que le type de dualisme qui signe nos milieux techniques n’est pas atteint par une simple séparation mais par des dispositifs (aussi bien...
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Published: |
MSH Paris Nord
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author | Baptiste Loreaux |
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description | Le milieu technique moderne serait le règne du dualisme (sujet-objet, corps-esprit, dedans-dehors…). C’est de ce lieu commun que part cette enquête, pour montrer que le type de dualisme qui signe nos milieux techniques n’est pas atteint par une simple séparation mais par des dispositifs (aussi bien techniques que de pensée) exploitant au contraire ce qu’on peut nommer des « inclinations réciproques », tout en les poussant à un point tel qu’elles sont placées à la limite du pensable. L’élaboration de cet art caché des inclinations réciproques au cœur du milieu moderne est d’abord examinée à travers la constitution de la pensée de Descartes et son rôle de garant de la quasi-impossibilité de penser le fonctionnement des dispositifs modernisateurs. Puis la cybernétique est envisagée comme un événement indissociablement technique et épistémologique qui impose de nouveau la consistance de la réciprocité comme objet de pensée, et introduit ainsi un déséquilibre dans le jeu de renvois entre détermination (objective) et projection (subjective) qui rend proprement impensable l’opération dont vit le milieu moderne : la disposition. La « société de l’information » qui naît avec la seconde guerre mondiale pourrait ainsi être perçue comme un champ de bataille entre des tentatives pour rendre pensable l’art des dispositifs (ce qui pourrait marquer le retour d’une daimonologie philosophique, dans la tradition ouverte par Socrate et clandestinement poursuivie par Descartes), et une fuite en avant modernisatrice qui entend bien conjurer ce possible. |
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