Acides gras de la famille n-3 : alphalinolénique (ALA) d’origine végétale et longues chaînes n-3 (LC-n-3)

Les acides gras polyinsaturés (AGPI) de la famille n-3 (oméga 3) sont des acides gras impliqués dans de multiples processus physiologiques qui ont un impact de prévention sur la santé et\\ou de traitement de maladies chroniques. Depuis 50 ans, le développement de toutes ces maladies explose dans le...

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Main Author: Delplanque Bernadette
Format: Article
Language:English
Published: EDP Sciences 2004-03-01
Series:Oléagineux, Corps gras, Lipides
Subjects:
Online Access:http://dx.doi.org/10.1051/ocl.2004.0098
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description Les acides gras polyinsaturés (AGPI) de la famille n-3 (oméga 3) sont des acides gras impliqués dans de multiples processus physiologiques qui ont un impact de prévention sur la santé et\\ou de traitement de maladies chroniques. Depuis 50 ans, le développement de toutes ces maladies explose dans le monde occidental, en même temps que la consommation d’oméga 6 a augmenté, alors que celle des oméga 3 a été oubliée, induisant un rapport n-6\\n-3 dans l’alimentation qui s’est progressivement modifié. Si les effets de la composante longues chaînes-n-3 (LC-n-3, soit EPA et DHA) de la famille n-3 sont maintenant bien connus et étudiés, ceux de l’alphalinolénique (ALA) de source majoritairement végétale et précurseur de ces LC-n-3 restent encore confidentiels. Cependant, un certain nombre d’études épidémiologiques ont montré que le pourcentage d’ALA dans les cholestérols esters (CE) peut être maintenant considéré comme un double marqueur : marqueur de l’apport alimentaire d’ALA et indicateur du risque d’accident cardiovasculaire. Par ailleurs, elles ont conduit à des recommandations pour l’apport alimentaire d’ALA de l’ordre de 0,8 % de l’apport énergétique total (AET). Il faudra donc pallier le déficit d’apport en ALA que présente la population française : actuellement il représente seulement 0,3 % à 0,4 % de l’AET. Il reste plusieurs questions ouvertes à propos de l’alphalinolénique : l’ALA est-il protecteur via sa transformation en LC-n-3 ? quels sont les effets protecteurs spécifiques de l’ALA ? comparée à l’augmentation des LC-n-3 obtenue via la bioconversion in vivo d’ALA de source alimentaire végétale, quel est l’impact relatif d’un apport direct de ces LC-n-3 ? Si la question de l’effet spécifique de l’ALA est loin d’être complètement résolue, l’intérêt de l’ALA comme précurseur des chaînes longues reste un élément clé de son pouvoir de protection : ceci passe par ses qualités de biodisponibilité en fonction de sa source (triglycérides, phospholipides, acides gras libres), de son degré de présentation sous forme sn2 (par exemple : 60 % pour le colza contre 30 % pour le soja), de la qualité de l’environnement en acides gras du régime (quantité de LA, rapport n-6\\n-3) et de sa capacité de bioconversion en LC-n-3. De nombreuses études nutritionnelles démontrent maintenant une augmentation plasmatique notable de l’ALA, de l’EPA (mais pas du DHA), à partir d’une simple augmentation de la consommation d’ALA de source végétale, et ceci dans des conditions d’apports physiologiques de l’ordre d’une consommation régulière et normale d’huile (10 à 30 g\\j de colza). A l’inverse, tout apport direct de LC-n-3 devrait évaluer en termes de pharmacologie et être très régulé car potentiellement inhibiteur de la conversion de l’ALA. L’EPA occupe une place particulière dans la prévention des maladies chroniques (MCV, inflammation), et qui peut être tout à fait indépendante de celle du DHA qui semble régulé par d’autres mécanismes, beaucoup plus stricts et moins dépendants de l’apport nutritionnel. La consommation d’ALA de source végétale a donc toute sa place dans une stratégie de prévention chez l’homme, à la fois pour sa qualité reconnue de facteur de protection et comme précurseur facilement converti en EPA.
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