UNE STYLISATION DE LA NOMINATION DE LA RACE DANS LA CROIX DU SUD DE JOSEPH NGOUÉ
Résumé : La Croix du Sud de Joseph Ngoué porte sur le conflit racial entre Noir et Blanc. L’une des facettes du conflit est axée sur la nomination de l’autre par chaque communauté raciale, où on assiste à divers procédés linguistiques de désignation de la race adverse, une diversité qui est le témoi...
Main Author: | |
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Format: | Article |
Language: | English |
Published: |
Ziglôbitha
2022-12-01
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Series: | Ziglôbitha |
Subjects: | |
Online Access: | https://www.ziglobitha.org/wp-content/uploads/2022/11/042-Art-Omer-TAKAM-pp.607-624.pdf |
Summary: | Résumé : La Croix du Sud de Joseph Ngoué porte sur le conflit racial entre Noir et Blanc. L’une des facettes du conflit est axée sur la nomination de l’autre par chaque communauté raciale, où on assiste à divers procédés linguistiques de désignation de la race adverse, une diversité qui est le témoignage d’une stylisation du langage de la nomination. C’est à cet égard que le procès de la désignation fait observer le problème de l’objectivité de celle-ci, qui n’apparaît plus objective mais subjective. Ce qui a inspiré la problématique suivante : comment les structures linguistiques montrent-elles que la nomination de la race se déporte de l’objectivité à la subjectivité, autrement dit comment la nomination se départit de la dénotation pour se réinvestir en connotation ? Ces procédés linguistiques font-ils observer une stylisation du langage dans le processus de nomination ? Quelle image de l’être est ainsi délivrée de cette esthétisation de la nomination ? C’est au regard de cette esthétique que nous avons opté d’analyser ce langage en nous fondant sur la stylistique, en donnant une orientation sémasiologique à notre démarche. Il ressort de l’analyse que la désignation de la race se montre de prime abord objective, en s’axant sur une vue dénotative de la référence, mais cette objectivité se perd quand le sujet parlant connote la désignation en la colorant de sa subjectivité. C’est alors que la désignation se donne en objet de style, faisant lire la manière dont chaque race conçoit la race adverse et la désigne. Se perçoit que le Blanc regarde le Noir comme un pseudo être humain, un être veule, sans dignité ni valeur. Le Noir, par contre, conçoit le Blanc comme un négrophobe, cruel et sans empathie. La couleur de la peau renvoie à un état d’être. L’œuvre devient une axiologisation de la valeur de la race qu’incarne la peau. Le Blanc regarde la peau noire comme ignoble, connotant le Noir comme un être abâtardi. Le Noir trouve la peau blanche belle, un trompe-l’œil qui cache l’âme inhumaine qui caractérise cette race. |
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ISSN: | 2708-390X 2709-2836 |