Livres de secrets, traités de teinture, journaux de laboratoire ou carnets de notes

Métier hautement spécialisé et exigeant, l’art de la teinture est mal connu, voire ignoré. Encore émergente, son étude n’a que peu posé les questions de formalisation et de diffusion des savoirs experts, qu’il s’agisse de ceux des maîtres-teinturiers de l’Ancien Régime, des coloristes du xviiie sièc...

Full description

Bibliographic Details
Main Authors: Marie-Anne Sarda, Caroline Eude-Devaux
Format: Article
Language:fra
Published: Ministère de la Culture et de la Communication 2023-06-01
Series:In Situ
Subjects:
Online Access:http://journals.openedition.org/insitu/38769
Description
Summary:Métier hautement spécialisé et exigeant, l’art de la teinture est mal connu, voire ignoré. Encore émergente, son étude n’a que peu posé les questions de formalisation et de diffusion des savoirs experts, qu’il s’agisse de ceux des maîtres-teinturiers de l’Ancien Régime, des coloristes du xviiie siècle ou encore des chimistes teinturiers de l’époque préindustrielle et du xixe siècle. Dans le cadre d’un programme de recherche consacré aux colorants utilisés de 1850 à 1914, un partenariat avec les Archives nationales a été mis en place afin de rassembler et de mettre à disposition des chercheurs les sources techniques de la teinture de la Renaissance à nos jours. Manuels et traités de teinturiers, journaux d’essais de laboratoire, notices décrivant un nouveau procédé, correspondances entre teinturiers, les sources manuscrites retenues dans ce recensement – éventuellement assorties d’échantillons de fibres ou de textiles teints – sont conservées dans les collections publiques françaises : services d’archives, bibliothèques et musées. « Livret » d’un teinturier des Gobelins ayant pu servir de source à l’administration colbertienne pour l’élaboration de l’Instruction générale pour la teinture des laines de 1671, documents sur la teinture ayant appartenu à Pierre-Joseph Macquer et témoignant de l’entrée dans le champ de la teinture des savants de l’Académie royale des sciences, manuscrit du Baron de Neuilly intitulé L’Art de faire l’indienne rédigé en 1784 à l’attention de son neveu auquel il s’apprête à céder sa manufacture de toiles peintes de Saint-Just-les-Marais près de Beauvais, « Journaux du laboratoire » des chimistes Édouard et Léonard Schwartz datant du deuxième quart du xixe siècle, cahiers de couleurs de Camille Koechlin provenant de la collection Koechlin, archives de travail d’Émile Blondel… L’article proposé tentera de dresser une typologie des archives techniques de la couleur dans le textile, tout en mettant en perspective ces sources inédites avec les traités imprimés ainsi qu’avec les manuscrits publiés depuis une dizaine d’années.
ISSN:1630-7305