Le genre, le récit et le corps : « Aucun de nous ne reviendra » de Charlotte Delbo et « L’espèce humaine » de Robert Antelme

L'article présente une relecture du premier volume de la Trilogie d’Auschwitz, <em>Aucun de nous ne reviendra</em>, de Charlotte Delbo dans une perspective du genre (dans le sens double de « genre littéraire » et de « gender ») visant à analyser l’influence de la conscience d´être f...

Full description

Bibliographic Details
Main Author: Silke Segler-Meßner
Format: Article
Language:Catalan
Published: Prof. Dr. Kai Nonnenmacher 2015-06-01
Series:Romanische Studien
Subjects:
Online Access:http://romanischestudien.de/index.php/rst/article/view/59
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description L'article présente une relecture du premier volume de la Trilogie d’Auschwitz, <em>Aucun de nous ne reviendra</em>, de Charlotte Delbo dans une perspective du genre (dans le sens double de « genre littéraire » et de « gender ») visant à analyser l’influence de la conscience d´être femme sur la mise en scène de la voix narrative ainsi que sur la présentation du monde concentrationnaire. Loin des généralisations stéréotypées, telles que la supposition d’une plus grande force morale dans le groupe des détenues féminines ou d’une plus grande solidarité entre les femmes l’article focalise les procédés narratifs et les images évoquées par le texte de Delbo qui sera comparé ensuite au récit <em>L’espèce humaine</em> de Robert Antelme. Dans la mesure où Charlotte Delbo et Robert Antelme s’obstinent à faire une histoire de leur expérience, il devient impossible d’associer leurs textes à un genre et, par conséquent, la lecture est contaminée par les effets d’une voix qui ne peut plus être située dans un cadre fixe ou un lieu concret. Ce « Je » qui parle appartient à un corps féminin ou masculin qui garde la mémoire traumatique et qui, en se transformant en un « nous », fonctionne comme un écran pour la souffrance et la mort des autres. Il reste alors à analyser les liens (secrets) entre voix narrative, corps et genre, non pour rétablir le contexte biographique mais pour faire voir la naissance d’un sujet qui parle et qui, dans sa vulnérabilité, s’expose au regard des autres.
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