Que la mémoire parle ! La rupture du pacte de silence grâce au français dans Manèges de Laura Alcoba

Dans cet article, nous proposons une analyse du roman Manèges de l’autrice franco-argentine Laura Alcoba. Plus précisément, c’est le rapport à la langue française en tant qu’évocatrice de la mémoire argentine qui nous intéresse. Réduite au silence durant son enfance clandestine à Buenos Aires, Laur...

Full description

Bibliographic Details
Main Author: Amandine Guillard
Format: Article
Language:fra
Published: The John Paul II Catholic University of Lublin & Werset Publishing House 2022-12-01
Series:Quêtes Littéraires
Subjects:
Online Access:https://czasopisma.kul.pl/index.php/ql/article/view/14878
Description
Summary:Dans cet article, nous proposons une analyse du roman Manèges de l’autrice franco-argentine Laura Alcoba. Plus précisément, c’est le rapport à la langue française en tant qu’évocatrice de la mémoire argentine qui nous intéresse. Réduite au silence durant son enfance clandestine à Buenos Aires, Laura Alcoba trouve dans cette langue de l’exil une liberté inespérée afin de mettre des mots sur une expérience jusqu’à présent tue et innommée. En tant que médiatrice de la mémoire, la langue française semble l’unique solution pour renouer avec un passé dont l’expression en version originale serait probablement insurmontable pour l’autrice. La distance créée par le français − synonyme de liberté et renaissance − vis à vis de l’espagnol – synonyme de répression et silence − est la condition sine qua non pour que la mémoire, enfin, parle.
ISSN:2084-8099
2657-487X