Summary: | Il n'existe pas de bilan récent sur la pêche des poissons et agnathes amphihalins en
France prenant en compte l'ensemble des espèces, l'ensemble des catégories de
pêcheurs et l'ensemble des zones exploitées.
Face à ce constat, nous avons analysé les résultats des études et des publications
les plus récentes sur les pêches intérieures aux filets et aux engins ainsi que les résultats
des suivis statistiques des captures régionaux ou nationaux, afin d'aboutir à une estimation
plus actuelle et plus précise des effectifs de pêcheurs et des productions de la pêche des
espèces amphihalines dans les fleuves français.
Tous les départements côtiers, sauf le Nord et le Pas-de-Calais, renferment des
pêcheries d'anguilles au stade civelle surtout et aussi au stade jaune et argenté. Ces
pêcheries sont essentiellement commerciales et beaucoup plus importantes dans le Golfe
de Gascogne, alors que celles de saumon et truite de mer sont essentiellement sportives
et se concentrent en cette qualité plutôt en Manche - Bretagne. Sur le bassin de la Loire la
pêche du saumon est interdite et sur le bassin de la Garonne, celle des deux espèces de
salmonidés l'est. Du fait de ces interdictions et bien que la pêche de l'alose feinte y soit
limitée, le bassin de l'Adour vient en tête avec six espèces officiellement pêchées. On passe
à cinq espèces dans le bassin de la Garonne puis à trois sur le bassin de la Loire, à deux
sur le bassin de la Charente et du Rhône où l'on recherche une espèce différente d'alose.
Sur les bassins du Rhin, de la Seine et de la Vilaine, on capture seulement l'anguille.
Nous avons dénombré, pour l'année de référence 1997, 1 413 professionnels dont
448 professionnels en eau douce et 965 marins-pêcheurs, 1 423 pêcheurs non-professionnels
maritimes à pied, 7 536 pêcheurs non-professionnels fluviaux à pied ou en
bateau, 2 974 pêcheurs aux lignes de saumon et 2 030 pêcheurs aux lignes de truite de
mer, recherchant les espèces amphihalines dans les cours d'eau français.
Au total, on obtient une production en poids de 1 750 tonnes et un chiffre d'affaires
de 462 MF avec 410,5 tonnes et 410,5 MF pour la civelle, 302 tonnes et 18,1 MF pour
l'anguille, 581 tonnes et 8,7 MF pour les aloses, 140 tonnes et 15,4 MF pour la lamproie
marine, 14,3 tonnes et 1,6 MF pour les salmonidés et 303,5 tonnes pour 7,4 MF pour le
flet et le mulet. La production des pêcheurs autres que professionnels est prise en compte
pour la civelle dans son ensemble, pour l'essentiel des aloses et pour les salmonidés qui
ont la particularité d'être spécialement recherchés par les pêcheurs aux lignes. Le chiffre d'affaires de la pêche des amphihalins est dominé par l'espèce anguille
spécialement par le stade civelle qui en détermine à lui seul 89 %. Ainsi en 1997, la civelle
passe au premier rang des ressources du Golfe de Gascogne avec une valeur 1,66 fois
supérieure à celle de la sole.
Cette position hégémonique de l'anguille est discutée en regard de la viabilité de la
pêche professionnelle dans les eaux intérieures françaises.
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