Russo lettore di Foscolo tra Salvatorelli e Gramsci
Comme ce fut le cas de Machiavel, Foscolo fut lui aussi « enrôlé » par le fascisme parmi ses précurseurs. Après le Ventennio, cependant, il connut une destinée différente. Son appropriation par la culture fasciste culmina en 1940, dans l’article introductif de Primato signé par Giuseppe Bottai. La t...
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Format: | Article |
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Published: |
École Normale Supérieure de Lyon Editions
2012-11-01
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Series: | Laboratoire Italien |
Online Access: | http://journals.openedition.org/laboratoireitalien/661 |
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author | Christian Del Vento |
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description | Comme ce fut le cas de Machiavel, Foscolo fut lui aussi « enrôlé » par le fascisme parmi ses précurseurs. Après le Ventennio, cependant, il connut une destinée différente. Son appropriation par la culture fasciste culmina en 1940, dans l’article introductif de Primato signé par Giuseppe Bottai. La théorie politique de Foscolo, interprétée comme une idéologie réactionnaire par Luigi Salvatorelli dans son ouvrage classique Il Pensiero politico italiano (1935), s’imposa dans l’après-guerre, lorsque l’écrivain paraissait appartenir à la tradition politique antidémocratique et conservatrice d’où avait jailli le fascisme. Tout en restant fidèle à l’approche méthodologique prônée par Giovanni Gentile, dès 1941, Luigi Russo avait proposé une lecture de l’œuvre de Foscolo alternative à celle qu’en avait donné le fascisme. Il dépeint Foscolo comme un « poète d’une humanité […] dotée d’un souffle universel et compatissant ». En 1946 encore, introduisant le premier numéro de Belfagor, Russo rappelait que l’origine de cette « maladie inébriante » qui avait ouvert la voie au fascisme devait être cherchée chez D’Annunzio et non pas chez Foscolo. Deux ans plus tard, en revanche, en 1948, Russo attribua lui aussi à Foscolo la critique fasciste de l’état démocratique. Il ne fait pas de doute que la lecture de Salvatorelli contribua à ce changement de perspective. Néanmoins, un autre auteur, Antonio Gramsci, qui permettait à Russo de renforcer son adhésion au Parti communiste italien sans renoncer à l’enseignement de Gentile, eut un rôle déterminant dans ce revirement. |
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