Convaincre et transporter le lecteur : l’hypotypose dans les récits de voyages médiévaux castillans

Si le récit de voyage donne à voir l’ailleurs pour satisfaire la curiosité des lecteurs, leur offrant l’illusion du voyage qu’ils ne peuvent faire, leur montrant les merveilles, ces objets caractérisés par leur capacité à surprendre, nous y retrouverons bien la présence de l’hypotypose, « peinture p...

Full description

Bibliographic Details
Main Author: Julia Roumier
Format: Article
Language:English
Published: Lodz University Press 2016-04-01
Series:Acta Universitatis Lodziensis: Folia Litteraria Romanica
Subjects:
Online Access:https://czasopisma.uni.lodz.pl/romanica/article/view/2914
Description
Summary:Si le récit de voyage donne à voir l’ailleurs pour satisfaire la curiosité des lecteurs, leur offrant l’illusion du voyage qu’ils ne peuvent faire, leur montrant les merveilles, ces objets caractérisés par leur capacité à surprendre, nous y retrouverons bien la présence de l’hypotypose, « peinture parlante » qui développe « l’art de rendre présentes les choses absentes » et de « rendre imaginable l’inimaginable et vraisemblable l’invraisemblable ». Les récits de voyages, par leur développement au cours des derniers siècles du Moyen Âge, marquèrent l’affirmation de l’individu et l’avènement de l’empirisme. Basés sur l’expérience personnelle du voyageur (qu’elle soit réelle ou fictive), il faut à ces textes transmettre et convaincre de cette vision directe (autopsiam), afin de rendre visible et palpable pour le lecteur cet horizon inconnu dévoilé par le voyage. L’hypotypose serait ainsi un des outils érigeant le récit de voyage en source pertinente de savoir par le partage de l’expérience sensible du voyageur. La valorisation du savoir empirique s’appuie sur cette caractéristique d’épiphanie de l’hypotypose.
ISSN:1505-9065