Summary: | Peut-on penser les conflits les plus violents qui déchirent le monde autrement qu’en termes de civilisations subsumant des cultures ? Car quel est le noyau d’une civilisation « ou vision du monde » ? Les cultures, comme le pensait l’anthropologue du Mexique J. Soustelle ? Les religions ? Un début de réponse se trouve dans l’itinéraire politique de ce résistant, gaulliste, fort sensible à la situation d’extrême précarité des sociétés de chasseurs-cueilleurs du Mexique, les Lacandons (et qui, administrateur en Algérie pendant la guerre de libération, glissa brutalement vers l’OAS). On peut faire l’hypothèse que, fasciné par la civilisation aztèque pour deux raisons (c’était une société pour la guerre, où un paysan pouvait gravir tous les échelons de l’armée, bref une sorte de démocratie en armes comme la France d’alors), il projeta ces caractéristiques sur la colonie qu’était l’Algérie française. Son aveuglement fut le produit d’une incapacité à penser le colonialisme et le passage révolutionnaire au post-colonialisme. Le jeune Lyotard fut le témoin de ces mêmes événements et pour la revue Socialisme ou Barbarie décrivit la dérive autoritaire du FLN. Ses textes furent réunis dans La Guerre des Algériens. Écrits 1956-1963 (Paris, 1989), avec une présentation de Mohammed Ramdani : « L’Algérie, un différend ». Pour Lyotard, la notion de différend s’était imposée pour caractériser la situation du colonisé qui ne voyait pas pourquoi il aurait dû agir comme un Français alors qu’il n’était pas citoyen. Nous nous proposons ici de reprendre la notion de différend à propos du rapport des images à la loi, ce qui nous introduit à la problématique de la cosmétique.
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