Summary: | Il s’agit de chercher à comprendre comment le style poétique a pu atteindre des sommets avec les films de Humphrey Jennings dans le documentaire anglais et comment ces films résultent d’un mélange entre deux traditions du cinéma britannique, traditions jusque-là opposées. A l’initiative d’Alberto Cavalcanti, en 1939, The First Days, coréalisé par Humphrey Jennings, Harry Watt et Pat Jackson, fut, au tout début la guerre, le premier film offrant une réflexion sur des réalités, lorsque l’on avait essayé de manipuler le public dans Le lion a des ailes, tourné la même année, mais aussi le premier film anglais de propagande de la Seconde Guerre mondiale, dont Alexander Korda avait lancé et soutenu la réalisation. Quand, partant pour Ealing Studios, Cavalcanti quitte la direction de la GPO Film Unit, il est remplacé par Ian Dalrymple, le producteur du film Le lion a des ailes. C’est sous la direction de Dalrymple qu’au GPO, désormais appelé Crown Film Unit, un nouveau genre de film put émerger. Dans cet esprit démocratique, après The First Days, fut tourné en coréalisation London Can Take It (1940), par Humphrey Jennings et Harry Watt, le thème portant sur la façon dont les Londoniens supportaient les bombardements. Puis, Jennings a réalisé Heart of Britain, le thème portant, cette fois, sur la résistance de toute l’Angleterre. Words for Battle, qui suivit, était un film de propagande historique. Toutefois, c’est avec Listen to Britain, en 1942, que Jennings put vraiment toucher le public. La guerre n’était pas encore gagnée, mais la propagande dans le documentaire anglais était bien plus efficace que celle de l’ennemi, et parvenait, en même temps, à toucher toutes les couches de la population.
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