L’œil et l’oreille dans Faire semblant c’est mentir de Dominique Goblet. D’un faire-semblant sonore à une esthétique sonore
Dans l’œuvre Faire semblant c’est mentir, Dominique Goblet n’utilise pas de manière systématique les codes sonores de la bande dessinée, et nous invite ainsi à réfléchir sur le statut de l’élément sonore dans la BD. Ni audiovisuelle, ni littéraire, la fonction sonore de la bande dessinée n’est pas r...
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Published: |
Centre d´Histoire et Théorie des Arts
2009-09-01
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description | Dans l’œuvre Faire semblant c’est mentir, Dominique Goblet n’utilise pas de manière systématique les codes sonores de la bande dessinée, et nous invite ainsi à réfléchir sur le statut de l’élément sonore dans la BD. Ni audiovisuelle, ni littéraire, la fonction sonore de la bande dessinée n’est pas réductible à sa fonction verbale : comme l’image se lit et donc s’entend, la BD n’est jamais vraiment muette. L’élément sonore vient d’abord prendre place matériellement dans l’espace de la planche et devient ainsi un élément plastique à part entière : la parole invisible se fait visible. Dans ce cadre, la bulle se présente comme le jaillissement d’un verbe qui s’attache à son locuteur, lui conférant ainsi une fonction, voire un rôle. Cette visualité sonore présente en outre une fonction lecturale. Le son bédéphilique se morcelle en effet dans un réseau de bulles et d’onomatopées qui présentent la planche comme un tissu sonore. En formant un continuum, le jet sonore écartèle le lecteur entre la case qui précède et celle qui suit. De la sorte, l’espace de la case devient l’espace d’un renvoi, d’une tension, d’une écoute. D’un point de vue visuel, ces émissions sonores permettent au lecteur d’opérer des raccords. Le son prend alors une fonction de suture, intervenant dans le processus de lecture. En cela, la planche de bande dessinée ne sert pas simplement de fond, mais devient elle-même spectacle, donnant lieu à une émotion esthétique. |
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