La vie végétative des animaux : la destruction heideggérienne de l’animalité

La déconstruction heideggérienne de l’animalité qui a lieu dans les Concepts fondamentaux de la métaphysique va jusqu’à faire disparaître l’idée même d’une vie animale, d’une vie propre aux animaux. La vie, comme le disait déjà Heidegger dans Être et temps, est « un mode d’être propre », ce qui veut...

Full description

Bibliographic Details
Main Author: CHRISTIANE BAILEY
Format: Article
Language:English
Published: University of Windsor 2007-12-01
Series:PhaenEx: Journal of Existential and Phenomenological Theory and Culture
Online Access:https://phaenex.uwindsor.ca/index.php/phaenex/article/view/405
_version_ 1819131768853233664
author CHRISTIANE BAILEY
author_facet CHRISTIANE BAILEY
author_sort CHRISTIANE BAILEY
collection DOAJ
description La déconstruction heideggérienne de l’animalité qui a lieu dans les Concepts fondamentaux de la métaphysique va jusqu’à faire disparaître l’idée même d’une vie animale, d’une vie propre aux animaux. La vie, comme le disait déjà Heidegger dans Être et temps, est « un mode d’être propre », ce qui veut dire, comme le confirmera le cours de 1929-1930, que la vie est « le mode d’être de l’animal et de la plante ». D’emblée conçus comme « organismes », les animaux se retrouvent désormais privés de monde, plongés dans une torpeur végétative, dans une Benommenheit, du fond de laquelle ils ne font, comme les végétaux, « rien de plus que vivre ». La méthode de l’ontologie de la vie -- annoncée dans Sein und Zeit comme une « interprétation privative » -- se révèle être une réduction au biologique : la stratégie consiste à trouver des équivalences fonctionnelles pour tout ce qui a trait chez les animaux à quelque chose comme une vie, à quelque chose comme une existence biographique, pour ne leur laisser que la vie, au sens strictement biologique du terme. Du se-mouvoir jusqu’à la perception en passant par cette forme de désir irrationnel qu’est l’impulsion, les traditionnelles facultés animales seront instituées en propre de l’homme, ne laissant plus aux animaux qu’une forme de vie organique, hors sens, hors possible, hors monde.
first_indexed 2024-12-22T09:20:46Z
format Article
id doaj.art-c226f181a6984a02b6eff70659d1b2f7
institution Directory Open Access Journal
issn 1911-1576
language English
last_indexed 2024-12-22T09:20:46Z
publishDate 2007-12-01
publisher University of Windsor
record_format Article
series PhaenEx: Journal of Existential and Phenomenological Theory and Culture
spelling doaj.art-c226f181a6984a02b6eff70659d1b2f72022-12-21T18:31:12ZengUniversity of WindsorPhaenEx: Journal of Existential and Phenomenological Theory and Culture1911-15762007-12-012210.22329/p.v2i2.405La vie végétative des animaux : la destruction heideggérienne de l’animalitéCHRISTIANE BAILEYLa déconstruction heideggérienne de l’animalité qui a lieu dans les Concepts fondamentaux de la métaphysique va jusqu’à faire disparaître l’idée même d’une vie animale, d’une vie propre aux animaux. La vie, comme le disait déjà Heidegger dans Être et temps, est « un mode d’être propre », ce qui veut dire, comme le confirmera le cours de 1929-1930, que la vie est « le mode d’être de l’animal et de la plante ». D’emblée conçus comme « organismes », les animaux se retrouvent désormais privés de monde, plongés dans une torpeur végétative, dans une Benommenheit, du fond de laquelle ils ne font, comme les végétaux, « rien de plus que vivre ». La méthode de l’ontologie de la vie -- annoncée dans Sein und Zeit comme une « interprétation privative » -- se révèle être une réduction au biologique : la stratégie consiste à trouver des équivalences fonctionnelles pour tout ce qui a trait chez les animaux à quelque chose comme une vie, à quelque chose comme une existence biographique, pour ne leur laisser que la vie, au sens strictement biologique du terme. Du se-mouvoir jusqu’à la perception en passant par cette forme de désir irrationnel qu’est l’impulsion, les traditionnelles facultés animales seront instituées en propre de l’homme, ne laissant plus aux animaux qu’une forme de vie organique, hors sens, hors possible, hors monde.https://phaenex.uwindsor.ca/index.php/phaenex/article/view/405
spellingShingle CHRISTIANE BAILEY
La vie végétative des animaux : la destruction heideggérienne de l’animalité
PhaenEx: Journal of Existential and Phenomenological Theory and Culture
title La vie végétative des animaux : la destruction heideggérienne de l’animalité
title_full La vie végétative des animaux : la destruction heideggérienne de l’animalité
title_fullStr La vie végétative des animaux : la destruction heideggérienne de l’animalité
title_full_unstemmed La vie végétative des animaux : la destruction heideggérienne de l’animalité
title_short La vie végétative des animaux : la destruction heideggérienne de l’animalité
title_sort la vie vegetative des animaux la destruction heideggerienne de l animalite
url https://phaenex.uwindsor.ca/index.php/phaenex/article/view/405
work_keys_str_mv AT christianebailey lavievegetativedesanimauxladestructionheideggeriennedelanimalite