Un problème de desserte des banlieues populaires ? Un rendez-vous manqué de la constitution de l’intercommunalité à Lyon (1964-1983)

Cet article analyse la façon dont la construction d’une politique de transport en commun à une échelle d’agglomération à Lyon élude un problème de desserte des grands quartiers d’habitat social. Cette séquence fondatrice de l’intercommunalité lyonnaise éclaire la politisation des communautés urbaine...

Full description

Bibliographic Details
Main Author: Antoine Lévêque
Format: Article
Language:English
Published: Centre d’études en gouvernance de l’Université d’Ottawa / Centre on Governance University of Ottawa 2021-01-01
Series:Revue Gouvernance
Subjects:
Online Access:https://id.erudit.org/iderudit/1077288ar
Description
Summary:Cet article analyse la façon dont la construction d’une politique de transport en commun à une échelle d’agglomération à Lyon élude un problème de desserte des grands quartiers d’habitat social. Cette séquence fondatrice de l’intercommunalité lyonnaise éclaire la politisation des communautés urbaines observée dans la première décennie de leur existence en France. La construction de plusieurs milliers de logements sociaux sur la commune de Vaulx-en-Velin est saisie par ses élus municipaux comme moyen d’équipement et de modernisation urbaine. Mais dans la nouvelle arène intercommunale, l’exacerbation des hiérarchies entre élus met à l’épreuve les ressources du communisme municipal. La trajectoire et les ressources disponibles pour les élus de Vaulx-en-Velin les prédisposent à investir des grilles de lecture conflictualisées du monde social pour endosser un rôle de représentant des classes populaires de l’agglomération. La politisation de l’institution intercommunale qui en résulte désingularise la desserte des quartiers d’habitat social pour en faire un problème public local interpellant le traitement global des classes populaires urbaines.
ISSN:1912-0362