Ascension du mont Blanc (4808 m) : quels risques prend-on dans le Grand Couloir du Goûter et dans la face nord du mont Blanc du Tacul ?

L’alpinisme est une pratique sportive qui dépend fortement des conditions des milieux physiques dans lesquels elle se développe. Les alpinistes doivent ainsi faire face à des aléas glaciaires et périglaciaires importants, tels que ceux qui affectent les deux principaux itinéraires d’ascension du mon...

Full description

Bibliographic Details
Main Authors: Ludovic Ravanel, Jacques Mourey, Lorig Tamian, Sébastien Ibanez, Didier Hantz, Pascal Lacroix, Pierre-Allain Duvillard
Format: Article
Language:English
Published: Institut de Géographie Alpine
Series:Revue de Géographie Alpine
Subjects:
Online Access:https://journals.openedition.org/rga/11728
Description
Summary:L’alpinisme est une pratique sportive qui dépend fortement des conditions des milieux physiques dans lesquels elle se développe. Les alpinistes doivent ainsi faire face à des aléas glaciaires et périglaciaires importants, tels que ceux qui affectent les deux principaux itinéraires d’ascension du mont Blanc (4808 m ; Alpes européennes occidentales) : les chutes de pierres dans le Grand Couloir de l’aiguille du Goûter sur la Voie Royale et les chutes de séracs sur le versant NNO du mont Blanc du Tacul sur l’itinéraire des Trois Monts. Les aléas dans ces deux secteurs ainsi que la fréquentation ont été mesurés grâce à un dispositif multicapteurs et à des acquisitions photographiques automatiques, respectivement. Sur le premier site, où l'on déplore une très forte accidentalité avec en moyenne 3,7 décès par an, 17 768 passages ont été comptabilisés au cours de l’été 2019 et 2 648 signaux sismiques ont été classés comme des chutes de pierres ayant affecté le Grand Couloir. Le risque de décès associé à ces chutes de pierres, dont la fréquence est dépendante des températures et de la présence d’eau liquide dans le terrain, serait de 1,7 × 10-4. Au Tacul, où en moyenne 0,6 décès se produit chaque année, 6 770 passages ont été relevés au cours de l’été 2017, ainsi que 31 chutes de séracs sans lien avec les températures. Le risque de décès y est de 8,3 × 10-5. L'aléa est également quantifié pour chacune des traces faites sur le versant glaciaire. Les résultats obtenus permettent de préciser les risques encourus par les alpinistes et de favoriser des stratégies de réduction des risques.
ISSN:0035-1121
1760-7426