Avant-propos

Je pense, écrivait Auguste Comte, qu’on ne connaît pas complètement une science tant qu’on n’en connaît pas l’histoire. N’y a-t-il pas là, sur l’intérêt de la connaissance historique, une remarque de portée très générale ? En vérité peut-on réellement comprendre et aimer un institut de recherches c...

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Bibliographic Details
Main Authors: F. GROSCLAUDE, Y. GEAY, M.H. FARCE
Format: Article
Language:fra
Published: Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement (INRAE) 1996-10-01
Series:INRAE Productions Animales
Online Access:https://productions-animales.org/article/view/4078
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author F. GROSCLAUDE
Y. GEAY
M.H. FARCE
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collection DOAJ
description Je pense, écrivait Auguste Comte, qu’on ne connaît pas complètement une science tant qu’on n’en connaît pas l’histoire. N’y a-t-il pas là, sur l’intérêt de la connaissance historique, une remarque de portée très générale ? En vérité peut-on réellement comprendre et aimer un institut de recherches comme le nôtre sans s’être tant soit peu penché sur son passé ? Cette attention à l’histoire ne présente pas qu’un simple intérêt culturel. Tirer les enseignements des succès et des échecs, comprendre le sens des évolutions, doit permettre de poser en termes plus pertinents et plus précis les problèmes d’actualité et les questions pour demain. Le rôle de l’INRA dans la prise en compte par les producteurs des critères de qualité des produits en fournit un parfait exemple. On reproche en effet parfois à l’INRA d’avoir surtout œvré, dans le passé, pour accroître les quantités produites au détriment de "la" qualité. Cette affirmation mérite d’être confrontée aux faits. Dès les débuts des recherches zootechniques, dans les années cinquante, le généticien Paul Auriol et le technologue Germain Mocquot lanaient, dans le Jura, un programme de testage des taureaux montbéliards sur les qualités fromagères des laits de leurs filles. Ds 1951, un des tout premiers chercheurs du Centre de recherches zootechniques de Jouy-en-Josas, Bernard-Louis Dumont, publiait, dans le premier numéro des Annales de Zootechnie, une synthèse détaillée sur la tendreté de la viande et ses facteurs de variation. En 1961, Fernand Ricard publiait, dans le même Journal, les résultats d’un travail sur les qualités organoleptiques de la viande de poulet... L’observateur attentif comprendra vite que s’il y a eu prise en compte insuffisante par les filières des critères de qualité, les raisons pourraient en être recherchées ailleurs que dans les orientations de l’INRA. Il se trouvera renvoyé à des problèmes tels que celui du niveau de rémunération des efforts d’amélioration de la composition du lait consentis par les éleveurs, ou celui du manque de prédicteurs simples, in vivo, de la qualité des viandes. Or ce type de questions est toujours d’actualité. On voit donc à quel point il est important d’analyser l’évolution historique des problèmes dans leur contexte ainsi que la nature et la pertinence des réponses qui ont pu être apportées à chaque époque. Ainsi, c’est non seulement pour commémorer, témoigner ou laisser des traces, mais aussi pour éclairer les réflexions actuelles qu’il a paru inté.ressant et utile de rassembler en un document anniversaire, des analyses historiques de l’évolution de nos travaux dans un certain nombre de domaines. Ce document n’a pas la prétention d’être exhaustif. Il présente, pour chacun des cinq départements de recherches constituant le secteur des productions animales, quelques exemples représentatifs de ses axes de recherche. Par-delà la diversité des thèmes et de leur mode de traitement, on sentira sans doute une grande communauté de pensée, liée au souci de toutes les équipes, permanent depuis les origines, de répondre aussi efficacement que possible aux objectifs de l’Institut. Ces textes mettent aussi très bien en évidence le rôle joué par les progrès - parfois décisifs - des techniques, par le hasard ou la chance, et surtout par la qualité et la ténacité des équipes. Ils sont autant de sources de réflexion stimulantes. Je remercie très sincèrement tous ceux qui, malgré leurs charges, ont contribué à la réalisation de cet ouvrage. Il aura, j’en suis certain, une place à part dans nos bibliothèques. F. GROSCLAUDE Directeur scientifique des Productions Animales
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