Summary: | Le centon anonyme de Narcisse offre un exemple marquant de la virtuosité avec laquelle l’écriture, dans ce genre poétique, s’adapte souvent à une double exigence : l’usage exclusif de fragments tirés de Virgile (on peut parler d’œuvre-source) et l’adoption d’un modèle narratif tout autre, ici l’épisode ovidien des Métamorphoses (on peut parler d’œuvre-cadre). Par un choix savant d’extraits, le centoniste est parvenu non seulement à restituer maints aspects de la diégèse ovidienne, mais aussi à introduire, grâce au matériau virgilien, nombre d’échos à l’œuvre d’Ovide, comme si paradoxalement Virgile s’était inspiré des vers de son successeur. Ce double jeu, que l’on retrouve notamment dans la Médée d’Hosidius Geta, manifeste, dans la composition des centons profanes antiques, un raffinement qui méritait d’être exploré.
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