La fabrication du Patrimoine : l’exemple de Gorée (Sénégal)

L’île de Gorée est aujourd’hui un des symboles emblématiques de la mémoire de la traite atlantique. Dès la période coloniale, une « maison des esclaves » est proposée pour l’accueil des touristes et le « centre historique » de l’île protégé au titre des monuments historiques et des sites avec l’ouve...

Full description

Bibliographic Details
Main Authors: Hamady Bocoum, Bernard Toulier
Format: Article
Language:fra
Published: Ministère de la Culture et de la Communication 2013-06-01
Series:In Situ
Subjects:
Online Access:http://journals.openedition.org/insitu/10303
Description
Summary:L’île de Gorée est aujourd’hui un des symboles emblématiques de la mémoire de la traite atlantique. Dès la période coloniale, une « maison des esclaves » est proposée pour l’accueil des touristes et le « centre historique » de l’île protégé au titre des monuments historiques et des sites avec l’ouverture d’un musée historique de l’Afrique occidentale française. À partir de l’indépendance, l’État du Sénégal prend le relais. Le discours patrimonial national rejoint la demande de connaissance sur les « racines » de la diaspora noire des afro-descendants : le site est mis sur la liste du patrimoine mondial en 1978, un projet de mémorial est lancé sous l’égide de l’UNESCO et une campagne internationale de sauvegarde est initiée par l’organisation internationale. Mais seule une réplique, dont l’impact négatif est évident, a été édifiée sur l’île. Aujourd’hui, on assiste à une surenchère de cette construction de la mémoire et du patrimoine à travers le projet d’édification d’un nouveau « mémorial de Gorée » sur le site des Amaldies à Dakar. Au-delà du discours du célèbre conservateur du musée de la Maison des esclaves, Boubacar Joseph Ndiaye, aujourd’hui décédé, ne faut-il pas reconvertir l’ensemble des musées de l’île pour accompagner cette transmission de la mémoire et cette demande d’« histoire » ?
ISSN:1630-7305