Summary: | Plutôt que de tenter de saisir, du point de vue du sociologue, l’art de notre temps, que l’expression Art contemporain est loin de résumer entièrement, peut-être la fiction nous offre-t-elle un moyen de transport plus approprié pour nous plonger au cœur de ces relations si difficile de l’art et de la société. D’autant que l’art contemporain n’en finit pas de se mesurer à une Modernité en constante réécriture, au point qu’une exposition récente au Musée Picasso de Malaga, se demandait si l’histoire de l’art n’est pas elle-même un art (visuel). Face à un objet qui se déplace, en même temps, et aussi vite, que l’observateur qui tente de le saisir, une position flottante, sensible, dynamique, au plus près du réel et des rêves d’un artiste-type voyageant dans un train (en écho lointain au célèbre roman de Michel Butor, La modification), peut nous aider peut-être à sortir du réductionnisme fatal de la sociologie. On savait avec Bourdieu que la sociologie est un sport de combat : serait-elle, plus difficilement, un Art ? C’est à ces questions que le projet d’Hervé Fischer, depuis de longues années, nous invite, comme nous y invitait déjà ce sociologue des sens et de la ville que fut Georg Simmel.
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