Le fantasme (?) du montage à l’américaine en France, au début des années 1920
Cet article propose d’interroger l’idée d’un fantasme français du montage à l’américaine dans les années 1920, en analysant les écarts possibles entre, d’une part, ce qu’était alors le montage aux États-Unis et la façon dont il était perçu en France, et d’autre part, plus largement, entre ce q...
Main Author: | |
---|---|
Format: | Article |
Language: | English |
Published: |
Université de Lille
2020-02-01
|
Series: | Déméter |
Online Access: | https://www.peren-revues.fr/demeter/index.php?id=163 |
_version_ | 1797924439941185536 |
---|---|
author | Laurent Le Forestier |
author_facet | Laurent Le Forestier |
author_sort | Laurent Le Forestier |
collection | DOAJ |
description |
Cet article propose d’interroger l’idée d’un fantasme français du montage à l’américaine dans les années 1920, en analysant les écarts possibles entre, d’une part, ce qu’était alors le montage aux États-Unis et la façon dont il était perçu en France, et d’autre part, plus largement, entre ce qu’était le montage à l’époque (en France, aux États-Unis) et ce que nous croyons aujourd’hui qu’il était. Partant de cette analyse, l’hypothèse que souhaiterait défendre cette contribution tient au fait qu’il n’y aurait pas eu en France au sens strict de fantasme d’un montage à l’américaine (en premier lieu parce que la notion même de montage n’est pas encore fixée) mais plutôt le fantasme de pouvoir atteindre un tel système de représentation, sans devoir pour autant recourir à toutes les caractéristiques du système de production. Si la différence repérée par nombre de commentateurs entre le cinéma américain et le cinéma français est essentiellement affaire de différence de rythme, cette étude montrera que ce rythme est loin de n’être qu’une question de montage : il est construit dès le scénario, puis le découpage, mais il est aussi affaire de jeu, et d’échelle de cadrages. Par conséquent, le rythme procède de la relation entre divers aspects du système de représentation et obtenir la même longueur moyenne des plans que dans le cinéma américain ne suffit donc pas à reproduire le rythme des films américains. Enfin ce système de représentation découle d’un système de production qu’un grand nombre de metteurs en scène français de cette époque ne rêve pas de voir se mettre en place en France. Si bien que le fantasme du cinéma français, c’est donc sans doute celui d’un rythme à l’américaine, obtenu avec un système de représentation quelque peu différent, construit à partir d’un système de production résolument distinct, mais pas au sens plein celui d’un montage à l’américaine. |
first_indexed | 2024-04-10T15:01:26Z |
format | Article |
id | doaj.art-df0a3899794c49739fb8e12e3a63dc1a |
institution | Directory Open Access Journal |
issn | 1638-556X |
language | English |
last_indexed | 2024-04-10T15:01:26Z |
publishDate | 2020-02-01 |
publisher | Université de Lille |
record_format | Article |
series | Déméter |
spelling | doaj.art-df0a3899794c49739fb8e12e3a63dc1a2023-02-15T12:42:27ZengUniversité de LilleDéméter1638-556X2020-02-014 | Hiver10.54563/demeter.163Le fantasme (?) du montage à l’américaine en France, au début des années 1920Laurent Le Forestier Cet article propose d’interroger l’idée d’un fantasme français du montage à l’américaine dans les années 1920, en analysant les écarts possibles entre, d’une part, ce qu’était alors le montage aux États-Unis et la façon dont il était perçu en France, et d’autre part, plus largement, entre ce qu’était le montage à l’époque (en France, aux États-Unis) et ce que nous croyons aujourd’hui qu’il était. Partant de cette analyse, l’hypothèse que souhaiterait défendre cette contribution tient au fait qu’il n’y aurait pas eu en France au sens strict de fantasme d’un montage à l’américaine (en premier lieu parce que la notion même de montage n’est pas encore fixée) mais plutôt le fantasme de pouvoir atteindre un tel système de représentation, sans devoir pour autant recourir à toutes les caractéristiques du système de production. Si la différence repérée par nombre de commentateurs entre le cinéma américain et le cinéma français est essentiellement affaire de différence de rythme, cette étude montrera que ce rythme est loin de n’être qu’une question de montage : il est construit dès le scénario, puis le découpage, mais il est aussi affaire de jeu, et d’échelle de cadrages. Par conséquent, le rythme procède de la relation entre divers aspects du système de représentation et obtenir la même longueur moyenne des plans que dans le cinéma américain ne suffit donc pas à reproduire le rythme des films américains. Enfin ce système de représentation découle d’un système de production qu’un grand nombre de metteurs en scène français de cette époque ne rêve pas de voir se mettre en place en France. Si bien que le fantasme du cinéma français, c’est donc sans doute celui d’un rythme à l’américaine, obtenu avec un système de représentation quelque peu différent, construit à partir d’un système de production résolument distinct, mais pas au sens plein celui d’un montage à l’américaine.https://www.peren-revues.fr/demeter/index.php?id=163 |
spellingShingle | Laurent Le Forestier Le fantasme (?) du montage à l’américaine en France, au début des années 1920 Déméter |
title | Le fantasme (?) du montage à l’américaine en France, au début des années 1920 |
title_full | Le fantasme (?) du montage à l’américaine en France, au début des années 1920 |
title_fullStr | Le fantasme (?) du montage à l’américaine en France, au début des années 1920 |
title_full_unstemmed | Le fantasme (?) du montage à l’américaine en France, au début des années 1920 |
title_short | Le fantasme (?) du montage à l’américaine en France, au début des années 1920 |
title_sort | le fantasme du montage a l americaine en france au debut des annees 1920 |
url | https://www.peren-revues.fr/demeter/index.php?id=163 |
work_keys_str_mv | AT laurentleforestier lefantasmedumontagealamericaineenfranceaudebutdesannees1920 |