L’exposition comme collectif

Éparpillés au sol, les multiples ventilateurs de Fans (gisants) (O. Porry, 2020) se tordent au passage des visiteurs. Au-dessus d’eux, suspendues au plafond, les plaques imprimées et sculptées de Statues-Camions (V. Vaysse, 2020) se déplacent et prennent position dans l’espace. Les mouvements...

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Bibliographic Details
Main Authors: Olivain Porry, Victor Vaysse
Format: Article
Language:English
Published: Université de Lille 2023-10-01
Series:Déméter
Online Access:https://www.peren-revues.fr/demeter/index.php?id=1163
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author Olivain Porry
Victor Vaysse
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description Éparpillés au sol, les multiples ventilateurs de Fans (gisants) (O. Porry, 2020) se tordent au passage des visiteurs. Au-dessus d’eux, suspendues au plafond, les plaques imprimées et sculptées de Statues-Camions (V. Vaysse, 2020) se déplacent et prennent position dans l’espace. Les mouvements des ventilateurs attirent l’attention du spectateur tandis que les plaques s’activent, s’arrêtent et réorientent ce dernier. Ces deux œuvres conçues de façon à manifester une unité propre se déploient pourtant dans l’exposition  « Vrais totems, faux mysticismes » (Septembre 2020, Un singe en hiver, Dijon) sous forme d’un dispositif à part entière. Indépendamment l’une de l’autre, les deux installations répondent aux critères d’un type spécifique de dispositif artistique : les collectifs d’objets à comportements co-localisés et communiquants (COCO²). Chacune déploie ses propres ensembles de comportements individuels et collectifs qui circonscrivent un espace physique mais aussi un espace informationnel et invisible : un réseau sur lequel échangent leurs éléments et qui se superpose à l’espace réel. C’est dans un processus de curation qui s’articule alors autour de la rencontre de ces deux COCO² que l’exposition adopte la forme d’un système de relations effectives. Situer ces deux installations dans un même espace et la mise en place d’un réseau commun ouvre la voie à de nouvelles conditions d’expérience de l’exposition axées sur une dynamique relationnelle élargie aux deux groupes. Élaboré par les deux artistes exposés, le geste curatorial intègre ici la technique et devient programmatique. Il se co-construit avec les éléments des installations, se développe dans des boucles de rétro-action qui font converser ensemble scénographie, expressivité comportementale et transmission de données. « Vrais totems, faux mysticismes » constitue ainsi une pratique expérimentale de la curation. Elle témoigne de la possible interopérabilité des pratiques artistiques numériques et appelle à d’autres modes d’exposition et de création dans la perspective d’expériences collectives de la forme du collectif.
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publishDate 2023-10-01
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