| Summary: | Dans les années 1970 l’étude des fictions littéraires a reçu une nouvelle vigueur par l’interrogation de leurs rapports aux choix de comportement et aux manières d’être ou d’agir (Barthes), aux horizons d’attente (Iser, Jauss), à la multiplicité des réceptions pos-sibles (Eco), ou encore aux processus de connaissance (Todorov). Dans le domaine des études littéraires, de la sociologie, de l’anthropologie, de la philosophie, de la psychologie et de l’éducation, les questions au regard de cette pratique (« qu’est-ce que la lecture, pourquoi et comment un lecteur ou une lectrice lit-il/elle ? ») ont généré des effets d’interdisciplinarité au sein des sciences humaines et sociales. Au centre de ces trajec-toires on retrouve la figure du sujet lisant en tant qu’explorateur et amplificateur du texte de départ, comme habitant mais aussi comme créateur d’un monde entre fiction et réalité. Bien que ce soit une activité solitaire, la forme d’attention typique de la lecture demande à l’individu une capacité d’absorber et de ré-élaborer l’expérience d’autrui, en redéfinissant aussi ses propres possibilités d’habiter un monde et d’être en contact avec les choses. On approche ici des questions posées par Proust il y a un siècle. Mais il faut comparer cette leçon avec les mutations qui, dans ce temps, ont affecté les dispositifs de lecture, les temps et les lieux destinés à cette activité, les mécanismes sociaux et cognitifs, les at-tentes des sujets qui se rapportent à l’objet-livre, dans les termes généraux d’une critique sociale et culturelle du présent.
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