Castiglione et la « beffa »

Quelles qu’aient pu être les raisons qui avaient conduit Castiglione à exclure le terme de beffa et à le remplacer par celui de burla, l’adoption d’un autre mot ne change rien ni au contenu ni au déroulement de l’action. Il y a bien dans le Courtisan censure ou projet de censure de la beffa, de même...

Full description

Bibliographic Details
Main Author: Paul Larivaille
Format: Article
Language:fra
Published: Université Aix-Marseille (AMU) 2007-10-01
Series:Italies
Subjects:
Online Access:http://journals.openedition.org/italies/1933
Description
Summary:Quelles qu’aient pu être les raisons qui avaient conduit Castiglione à exclure le terme de beffa et à le remplacer par celui de burla, l’adoption d’un autre mot ne change rien ni au contenu ni au déroulement de l’action. Il y a bien dans le Courtisan censure ou projet de censure de la beffa, de même que des récits facétieux (festive narrazioni) trop vulgaires ou des réparties (motti) excessivement mordantes. Mais loin d’être écartée du traité, la beffa s’y trouve simplement (hypocritement ?) masquée : et qui plus est, parmi les quelques beffe données à titre d’exemples sous le nom de burle, l’innocuité prônée par Castiglione et son porte-parole est parfois beaucoup moins évidente qu’il n’y paraît. Dans son intitulé même, cette étude ne peut qu’enregistrer les préventions nourries par Castiglione vis-à-vis d’un genre – la beffa – que de toute évidence il n’envisage qu’avec beaucoup de circonspection. Si l’enjouement fait figure, en son traité, de qualité fort recherchée, […] la beffa y occupe une place des plus restreintes, et y prend moins l’allure d’une réalité vivante que d’un jeu convenu et d’une référence obligée.
ISSN:1275-7519
2108-6540