‘La Chambre’ : un flirt avec la folie

Dans la nouvelle ‘La Chambre’ qui fait partie du recueil Le Mur (1939), Sartre s’interroge sur une question actuelle à l’époque, à savoir le dilemme si oui ou non la démence est une attitude existentielle authentique. Moyennant une argumentation dialectique, il conclut finalement que la démence n’of...

Full description

Bibliographic Details
Main Author: Els Jongeneel
Format: Article
Language:English
Published: Radboud University Press in cooperation with Open Journals 2007-06-01
Series:Relief: Revue Électronique de Littérature Francaise
Subjects:
Online Access:http://www.revue-relief.org/articles/10.18352/relief.36/
Description
Summary:Dans la nouvelle ‘La Chambre’ qui fait partie du recueil Le Mur (1939), Sartre s’interroge sur une question actuelle à l’époque, à savoir le dilemme si oui ou non la démence est une attitude existentielle authentique. Moyennant une argumentation dialectique, il conclut finalement que la démence n’offre pas de voie d’issue authentique hors de la normalité, vu que le dément tombe fatalement en proie à ses propres hallucinations et est donc condamné au faux-semblant et au mensonge, voire à la déshumanisation totale. En même temps Sartre déconstruit de façon ironique la polarité du monde sain et du monde dément. Les bourgeois qu’il met en scène sont eux aussi ‘un peu malades’, ils se croient utiles et indispensables dans un monde absurde. Dans ‘La Chambre’ Sartre a narrativisé les thèmes-clefs de sa philosophie de l’existence en voie de construction qu’il va présenter un peu plus tard dans son essai L’Être et le néant (1943) : la contingence, la mauvaise foi, le jeu, le pour-soi et l’en-soi. Cependant, l’actualité de Sartre se manifeste surtout dans la façon critique dont il a démantelé le monde bourgeois. Son plaidoyer pour l’authenticité et la sincérité ne cesse de nous tenir alertes dans le monde post-postmoderne où l’artifice et le faux-semblant nous empêchent souvent d’y voir clair.
ISSN:1873-5045