Temps, récit et vérité historique chez Antonio de Herrera y Tordesillas
Diplomate, traducteur du tacitiste Giovanni Botero et secrétaire des grands serviteurs de la Monarchie hispanique, l’historien Antonio de Herrera y Tordesillas (1549-1625) a illustré une étape décisive de la conception et de l’écriture de l’histoire à l’époque de la Raison d’Etat. Cet historien cast...
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Format: | Article |
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Published: |
Laboratoire Interdisciplinaire Récits Cultures Et Sociétés
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Series: | Cahiers de Narratologie |
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Online Access: | https://journals.openedition.org/narratologie/698 |
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author | Renaud Malavialle |
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description | Diplomate, traducteur du tacitiste Giovanni Botero et secrétaire des grands serviteurs de la Monarchie hispanique, l’historien Antonio de Herrera y Tordesillas (1549-1625) a illustré une étape décisive de la conception et de l’écriture de l’histoire à l’époque de la Raison d’Etat. Cet historien castillan a magistralement formulé l’intérêt de la discipline, de sa connaissance et de son écriture, pour la pratique politique. En montrant que l’histoire est un miroir du prince selon la définition cicéronienne (historia magistra vitæ) à l’usage du souverain, il revendique plus que la dignité de sa fonction.S’il en appelle en effet à la constitution d’un champ savant des plus ambitieux, c’est parce qu’il estime que l’histoire peut mobiliser, autour de la Monarchie et des Castillans, l’ensemble des forces disponibles pour la mission hispanique universelle. Le récit des exploits castillans légitime un socle identitaire d’un nouvel ordre, fondé sur la durée, sur le temps de la formation d’une conscience partagée.Enfin, si la définition des conditions de possibilité de l’émergence d’une vérité historique –un enjeu croissant des luttes idéologiques entre Etats modernes– est l’un des grands mérites de cet historien, Herrera n’a pas toujours su reconnaître les falsifications documentaires de son temps. Il illustre ainsi les limites moins spécifiquement méthodologiques que sociales de la critique historique de l’époque. |
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