Landscape to Sensescape—Sacred Fruit as Sensorial Landscape in the Island Residence Works of Lawrence Durrell

Dans ses récits de voyage, Lawrence Durrell invite son lecteur à découvrir la Méditerranée à travers des métaphores qui englobent les cinq sens (et peut-être même un sixième sens, celui de la perception spirituelle) car, comme il l’écrit dans Justine, "nous sommes les enfants de notre paysage.&...

Full description

Bibliographic Details
Main Author: Virginia Allen-Terry Sherman
Format: Article
Language:English
Published: Presses Universitaires du Midi 2017-11-01
Series:Caliban: French Journal of English Studies
Subjects:
Online Access:https://journals.openedition.org/caliban/5021
Description
Summary:Dans ses récits de voyage, Lawrence Durrell invite son lecteur à découvrir la Méditerranée à travers des métaphores qui englobent les cinq sens (et peut-être même un sixième sens, celui de la perception spirituelle) car, comme il l’écrit dans Justine, "nous sommes les enfants de notre paysage." Tout au long d’une série de natures mortes mettant en scène des nourritures sacrées qui instaurent une communion entre la terre et ses habitants, il nous ouvre sa terre natale spirituelle. Cependant, la nourriture sacrée peut-elle être une source de plaisir sensoriel ? N’y a-t-il pas là une contradiction fondamentale ? La représentation de la nourriture exprime-t-elle l’admiration de l’auteur pour la terre méditerranéenne ou la nostalgie d’une terre natale qui lui est refusée ? Le paysage durrellien articule la contemplation mystique des ruines mythiques du passé et l’incarnation des plaisirs sensoriels dans le temps présent. Cependant, la nourriture se fait discrète, et apparaît davantage dans le paysage que sur les tables des habitants de l’île. Quel rôle joue la litanie du pain, du vin, de la vigne, des olives et des fruits dans ce jardin d’Eden ambigu ? La nourriture est offerte en signe d’hospitalité mais n’est pas domestiquée : elle se consomme dehors, transformant les résidents en vecteurs des pouvoirs de séduction du paysage. On retrouve chez Lawrence Durrell des traits caractéristiques d’un genre de récit de voyage plus récent, celui du mémoire culinaire. Par sa facture poétique et ses préoccupations métaphysiques, le récit durrellien permet de comprendre un peuple à travers son paysage nourricier.
ISSN:2425-6250
2431-1766