| Summary: | <p>Le nom de Bertin est uni à celui de Parny dans les annales de l’histoire littéraire, mais aussi de l’amitié . Lorsqu’il est mentionné dans les anthologies et manuels de poésie, Antoine Bertin, dit le chevalier de Bertin, est souvent présenté comme un émule de Parny qui, voyant le triomphe de son ami et compatriote, aurait décidé de s'essayer à l'art des vers. Or, dans le Voyage de Bourgogne, l'oracle s'adresse à Bertin et le décrit comme le maître du futur auteur des Poésies érotiques :</p> <p>Et toi, qui de bonne heure introduit au Parnasse</p> <p>Le premier le guidas par ses sentiers déserts,</p> <p>Et, nourri des leçons d'Horace,</p> <p>L'avertis qu'un peu d'Art, loin de nuire à la grâce,</p> <p>Embellit les aimables airs,</p> <p>Vaincu par lui, dans la future race,</p> <p>Tu ne seras connu que par ses vers </p> <p>Ceci n'a pas manqué de susciter l'étonnement de certains commentateurs qui se demandent pourquoi l’écrivain revendique ce rôle. Mettons tout d’abord de côté les petits récits en prose et en vers mêlés que sont ce même Voyage de Bourgogne de Bertin dédié à Parny, et le Voyage à l'île Bourbon de Parny, tiré en grande partie de lettres adressées à Bertin, publiés tous deux dès 1777 et rédigés l’un et l’autre, dans leur première mouture tout au moins, pendant le séjour du cadet dans sa patrie. Bertin n'a alors un avantage sur Parny que dans la mesure où, dès 1772, quelques vers de lui ont paru dans l'Almanach des Muses, un volume annuel de poésie, très important dans le panorama littéraire de l’Ancien régime.</p>
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