La Part du dire dans le contredire, ou l’inconstance des paroles humaines: Léry, Montaigne, Colletet

L’idée ancienne selon laquelle les êtres humains sont sujets à l’inconstance et aux vicissitudes était particulièrement répandue, on le sait, dans de nombreux textes écrits vers la fin du seizième siècle et au début du dix-septième en France, de Louis Le Roy à Pierre de Lancre2, de Jean de Sponde à...

Full description

Bibliographic Details
Main Author: Kenny, N
Format: Journal article
Language:French
Published: Librairie Droz, for Société Française d'Étude du Seizième Siècle 2008
Description
Summary:L’idée ancienne selon laquelle les êtres humains sont sujets à l’inconstance et aux vicissitudes était particulièrement répandue, on le sait, dans de nombreux textes écrits vers la fin du seizième siècle et au début du dix-septième en France, de Louis Le Roy à Pierre de Lancre2, de Jean de Sponde à L’Astrée. Cette idée était sans doute alimentée par divers facteurs sociaux (les guerres de religion essentiellement) et philosophiques (tels le néo-stoïcisme, hanté par l’inconstance alors même qu’il prônait l’attitude opposée). En même temps, certains écrivains allaient encore plus loin et associaient cette inconstance à ce qu’ils appelaient la «contradiction», terme polysémique qu’ils appliquaient ainsi à de nouveaux contextes, semble-t-il, notamment à la vie morale de l’individu3. Qu’entendaientils au juste par «contradiction»? Et que peut nous enseigner leur démarche quant aux modalités selon lesquelles on essayait de comprendre et décrire l’être humain, en particulier dans sa dimension morale? Peuton parler d’un moi contradictoire qui, dans certains contextes, était en train de s’imposer?