Décalé Kabôsy et Bali-manjôfo : quand une chanson jeune joue sur le plurilinguisme pour promouvoir une langue-culture régionale

Résumé : À Madagascar, où les deux langues officielles sont le malgache officiel, hérité du dialecte merina et le français[1], le plurilinguisme offre un espace pour les « parlers mixtes », que nous étudierons comme un moyen privilégié par la jeunesse pour affirmer son identité, souvent décrite comm...

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Bibliographic Details
Main Author: Jimmy Hilarion RAKOTONAVORY & Hajasoa RAVOLOLONIRINA
Format: Article
Language:deu
Published: CRAC, INSAAC 2023-03-01
Series:Akofena
Online Access:https://www.revue-akofena.com/wp-content/uploads/2023/02/15-T07v03-08-Jimmy-Hilarion-RAKOTONAVORY-Hajasoa-RAVOLOLONIRINA_181-196.pdf
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description Résumé : À Madagascar, où les deux langues officielles sont le malgache officiel, hérité du dialecte merina et le français[1], le plurilinguisme offre un espace pour les « parlers mixtes », que nous étudierons comme un moyen privilégié par la jeunesse pour affirmer son identité, souvent décrite comme celle d’une jeunesse en pleine transition, et marquée par sa fragilité. Mais il est tout aussi possible d’observer comment de jeunes artistes s’emparent de cet espace plurilingue pour affirmer et promouvoir leur identité et leur culture régionales. Ainsi, l’évolution de la chanson et de la musique tsimihety[2], sous sa forme moderne, offre un champ d’étude intéressant et inédit, tant sur le plan sociolinguistique que sur le plan ethnomusicologique. En effet, nous pouvons voir à travers la chanson très récente « Décalé Kabôsy », de Lejim415, comment l’auteur qui s’exprime en tsimihety, son dialecte natal, s’installe sans complexe dans le champ plurilingue tsimihety-français, afin de promouvoir sa langue régionale comme moyen d’expression de la modernité, face au bilinguisme prégnant malgache officiel-français. La chanson de Lejim 415 est donc moderne par son actualité et par l’ambition qui la sous-tend. Mais elle constitue aussi, par les motifs linguistiques et musicaux qu’elle mobilise, un marqueur de l’identité culturelle tsimihety, et c’est à l’ethnomusicologie qu’il revient de montrer comment cette chanson renvoie à cet art musico-chorégraphique tsimihety, le Bali-manjôfo, ou bal-poussière. Ce travail pluridisciplinaire, trouve sa justification dans l’étude et la mise en œuvre du concept désormais bien connu de « langue-culture ». Mots-clés : sociolinguistique, ethnomusicologie, littérature orale, musique orale contemporaine, langue-culture, identité [1] En 2007, sous la Présidence de Ravalomanana, l’anglais avait été introduit comme 3e langue officielle. Cette disposition a été supprimée en 2010, au moment où Andry Rajaolina, aujourd’hui Président de la République, dirigeait le pays comme Président de la Haute Autorité de Transition (2009-2014). Les deux langues officielles à Madagascar sont donc la malgache et le français. [2] Le pays tsimihety se situe principalement dans la Région de Sofia, dans le Nord-Ouest de Madagascar
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