Summary: | L’étude porte sur des discours tenus sur une plateforme conversationnelle en ligne créée dans le cadre du programme Pestalozzi du Conseil de l’Europe et destinée au développement professionnel des enseignant·es des 47 pays membres. Une analyse thématique, lexicale et par indicateurs, a été menée sur des discours concernant la manière dont l’évaluation est perçue par les participant·es. Une attention particulière a été apportée à la question de la démocratie, au centre des débats des participant·es qui, au fil des discours, configurent une communauté partageant une microculture. L’évaluation formative et la rétroaction sont perçues comme les modes d’évaluation démocratiques par excellence. Toutefois les échanges font état de la possibilité de faire évoluer l’approche évaluative face aux injonctions institutionnelles et sociétales, et d’une tension entre « ce que nous savons que nous devrions faire » et « ce qu’il est réellement possible de faire ». Cette tension discursive, au-delà de la dissonance qu’elle provoque, a pour effet d’amener les participant·es à s’accorder sur des objectifs de promotion de la démocratie et à rechercher les moyens de parvenir à plus de démocratie dans des environnements éducatifs qui, eux, ne sont pas foncièrement démocratiques. Les résultats suggèrent un « point aveugle » des travaux actuels sur les principes de l’évaluation formative, à savoir la question de la démocratie en éducation, et ses différentes dimensions : la sensibilité interculturelle, la justice, les pratiques atténuant les effets de la pauvreté et de la discrimination sociale, l’ethos, la relation entre les décideurs politiques et les praticien·nes.
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